Le Gobelin Farceur - Association de Jeux à Alençon
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Falias (ou les couleurs d'une terre lointaine)

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Falias (ou les couleurs d'une terre lointaine) Empty Falias (ou les couleurs d'une terre lointaine)

Message  naev Jeu 6 Déc - 19:25

Le rire de Mabilla remontant sur le pont du navire au bras de Muslim n'est pas sans tirer un sourire à chacun.
La fraicheur de la nuit tombé et les lumières du port se reflétant sur les eaux ajoutent à radoucir les peines et les blessures qui hantent chacun d'entre vous.
Au loin les rires de marins dans une taverne proche se font entendre, de même que les ronflements de Keresquin dans la cabine principale.

Sortant de l'ombre du pont, Pard arrive vers vous serrant dans ses bras un grand livre. Vous reconnaissez le livre que Villoque s'est offert le jour même.
Soupirant en songeant qu'il soit déjà entrain de recommencer un roman, certain d'entre vous l'ouvre, curieux d'en connaitre le contenu.

*************************************************************************************************************************
Livre I
Eté 6049.

Le « Prestige » a vogué pendant quelque deux semaines.
J’ai eu du mal à faire comprendre à cette bande de pirates-sabordeurs que ce nouveau navire en ruine n’est qu’une petite compensation au vu de la perte de mon magnifique nef aujourd’hui disparu dans les eaux.
Naradim manque terriblement à la navigation de ce lourd radeau. Dire que j’ai tout de même payé par avance ce vilain pour encore les deux mois à venir. Je ne me ferai plus avoir !
La perdition de tous les biens de mon ancien bateau sera terrible pour le monde. L’ensemble de mes œuvres gisant par le fond.

Enfin voilà maintenant deux jours que nous avons atteins une nouvelle côte et qu’un port salutaire nous a accueilli. Mon équipage de sacripant erre en ville sans prêter attention à mes consignes. S’ils se doutaient que j’ai déjà commencé les négociations de ce rafiot à un armateur local, je pense qu’ils m’en voudraient mais je suis le maître à bord n’est-il pas ?

Mon périple n’ai hélas pas terminé j’en ai peur. Ce lieu ne semble guère opportun à un artiste de ma génération. Cette île du bout du monde est appelée « Falias ». Une terre remplie de trésors de ressources commerciales telles que le bois aux essences rare.
La chaleur est importante bien que plus soutenable que sur Govon. Pourtant Je transpire terriblement à tel point que je préfère attendre la fraîcheur nocturne pour écrire ses lignes de peur de mouiller mes écrits.
La milice de la ville m’a indiqué que ce lieu porte le fardeau d’être nommé « Grandport ».
Cela est bien la preuve du manque cruel d’imagination de cette populace isolée.

J’ai ouïe entendre dire que ces colons ont reconstruit la ville sur les ruines d’un ancien port en agrandissant les lieux. Deux personnes semblent diriger ces pauvres êtres malodorants.
Une monstruosité que l’on dit croisé avec une femme humaine. Il est appelé Braks.
L’autre est une dame du nom de Tanva. On l’a dit d’elle qu’elle est chef d’une horde de brigands des mers. Bref, je ne trouverai pas au sein des maîtres des lieux une quelconque oreille à mon Art.

La seule bonne nouvelle pour moi semble être la présence au nord d’ici d’Emer. Je vais me trouver au plus rapide un navire marchand remontant loin d’ici. La coquète somme que je tirerai de ce navire me permettra de remonter mon commerce pour des publics plus réceptif.

Je m’occuperai de cela demain ou après demain. Le chant de ces oiseaux à long bec et plein de couleur m’insupporte. Je n’ai de toute manière pas l’impression que mes passagers clandestins soit si pressés. Depuis notre arrivé il semble bien acclimaté aux coutumes locales. Même ce faux copiste s’est laissé aller à la mode du coin en revenant ivre avec les oreilles percés de grands anneaux.

Moi, Keresquin de Villoque, artiste parmi les artistes, je me dois de rejoindre la civilisation qui m’attend.




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Refermant le registre de bord, vous demandez à Pard de remettre discrètement le livre là ou il l'a dérobé.
Demain, il sera de bon ton d'avoir une discussion avec Keresquin.......



Dernière édition par naev le Dim 30 Déc - 21:16, édité 1 fois
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Falias (ou les couleurs d'une terre lointaine) Empty Un nouvel équipage pour un futur voyage.

Message  naev Dim 30 Déc - 21:04

« - Il faut croire qu’ j’ai de la chance, moi.
Six jours que me v’là prisionnier de ses maudit pirates de haute-mer et v’là qu’on me propose déjà de m’faire sortir de ce trou à rat. M’sieur, dames faut que je vous remercie vraiment.
Qu’est-ce que je faisais là ?
Bha c’est une drÔle d’histoire. Vous jur’.
Je naviguais tranquil d’puis deux semaines sur un bö bateau. Au moins aussi beau que v‘tre. Le Brillant qu’il s’appellait.
Hein ? Pourquoi s’appellait… ba parce que le cap’taine a préféré le voir par le fond qu’aux mains de ses fauves des mers. Il a ordonné à l’équipage de se battre jusqu’au bout. Et quand ce fou à compris que son navire allait changer de patron, il est descendu en câle pour mettre le feu à son bébé.
Quand j’ai compris ce qui se passait et qu’on allait tous y passer, j’ai voulu…..
Quoi ? Oui bha m’ suis dit que le mieux était l’empêcher de trop mettre ses fourbands en colère. Alors oui, lui ai planté mon sabre au travers d’ la panse.
Sûr qu’il a couinné… mais j’vais pas le choix. !
Mais bon c’était trop tard pour le rafiot. Le feu avait pris sur les réserves et la cargaison s’est embrassé trop vite.
On ramenait du coton et même un paquet de mètre de soie de Norek entre autre! Et ouai rien que ça. Sûr que si les pirates les avaient v’lés on aurait eu moins de problème. P’te même qu’ils seraient simplement partie avec la cargaison. Bha non … de rage ils ont capturé les survivants de l’équipage pour être revndu comme du bétail et m’vlà racheté par vous.
Bref quoi ! Je suis votre serviteur maintenant quoi. Enfin le temps que le marché soit terminé entre nous quoi.
Je vou’aide à piloter ce rafiot et vous me laisser le premier port qui va bien.
Sur que vous pouvez compter sur moi.
Paroles de Samuel ! ».

---------------------------------------------------------------------------

« - Ne sait pas quoi vous dire Patrons.
Peut-être merci et voilà.
Je suis pas vraiment marin à la base mais j’ai pas eu trop le choix. J’étais fermier dans un village côtier lorsque les pirates ont attaqués. Pis comme ils ont perdus des hommes lors du l’assaut, ils ont dit qu’ils complèteraient l’équipage avec des gens du village. Alors on m’a pas demandé mon avis.
Ça fait trois ans que je suis avec eux. Et comme je voulais pas participer au abordage ba voilà quelques semaines que je suis en cage.
Je me disais qu’on m’acheterait pour aller dans un camp de travaux. Mais là, Patrons je vous aider.
Et comme ça je pourrais rentrer à la maison. Sur que mes fils ont du grandir……
Jerobam vous sera toujours redevable Patrons. »


-----------------------------------------------------------------------------


« -Je me nomme Cooke. Thomas Cooke. J’étais navigateur sur un navire de la marine de Nomikos.
Monsieur Connor m’accompagnait sur ce voyage. Nous ne devions certainement pas, nous attendre à voir notre traversé stopé si prêt de notre destination. Ses barbares des mers nous ont arraisonnés bien prêt des côtes d’Emer. La viligeance des hommes étaient retombés et cela a couté la vie à nombres d’entre eux.
Je crois bien que M.Calico était à bord de notre navire. Un vieux loup de mer agréable. Dommage que ce soit au fond d’une câle avec des chaines que nous avons pris le temps de faire connaissance.
Pour sûr que nous vous remercions. Il est de notre intérêt que votre navire nous ramène à bon port.
Nous nous contenterons de n’importe que port d’Emer, rassurez vous.
Merci aussi d’avoir pris ce gamin. Cody. Oui, il nous a permis de ne pas mourir de faim trop rapidement. Un bon capardeur mais un brave garçon. »

---------------------------------------------------------------------------------


« - Merci à vous.
Moi rien de spécial. J’allais certainement finir jeté dans la baie de Grandport sans votre arrivée.
Je m’appel Cooper. Je serai votre Vigie et votre coureur sur les cordages. Les nœuds n’ont pas de secret pour moi et mes yeux sont les plus perçants à des centaines de lieux à la ronde.
Oui … je suis bien d’ici. Pourquoi ? Il vous faut quelque chose ?

Je …. C’est une longue histoire. La raison de ma présence entant que prisonnier ? Cela fait partie d’une ancienne vie maintenant. Rassurez-vous, rien qui nuira à votre rafiot.
Oui à votre bateau je voulais dire…
C'est votre amie là bas qui traine avec ce type a qui manque des doigts?
On part quand ? »
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Falias (ou les couleurs d'une terre lointaine) Empty Capitaine pirate malgré moi !

Message  Pollonium Sam 2 Fév - 18:51

Je n’en reviens pas, me voilà capitaine du terrible navire pirate « l’Impératrice » ! C’est une situation que je n’avais pas un seul instant envisagé le jour du Choix. Pour ceux qui se demanderaient comment je me suis retrouvé à assumer cette position je vais faire un petit résumé.

Mais compagnons et moi même nous trouvions en pleine mer. Nous nous acharnions à mettre le plus de distance possible entre notre embarcation et l’île maudite de Tarek Nev, où nous avions côtoyé la folie et l’impie et où nous avions frôlé la mort de peu. Mes amis Edelweiss, Deneb et Fenrir, ainsi que Dalyne, notre jeune souveraine se trouvaient à mes cotés sur le navire que nous avions dérobé pour nous enfuir. Il y avait aussi Muslim, un ami de Govon qui s’est retrouvé aspiré dans notre sillage. Enfin Nabila, Kereskin et Pard, des survivants de notre précédent navire, complétaient notre équipage. Équipage bien pittoresque, il faut l’avouer, car aucun d’entre nous n’est un vrai marin.

Nous maintenions notre cap vers le nord-ouest, tout du moins nous l’espérions ! Pendant une quinzaine de jour je m’improvisai donc navigateur. J’adressai régulièrement des prières silencieuses aux dieux pour qu’ils nous amènent à bon port.
Quand je n’étais pas occupé à la navigation ou aux corvées je tentais, au mieux de mes capacités, d’enseigner mes quelques savoirs à notre duchesse. C’est une tache peu évidente avec une muette, mais je n’allais pas baisser les bras sinon le spectre de feu notre duc hanterait mes songes pour avoir ainsi négligé sa fille.
Occasionnellement Pard se joignait à nous. Je pense qu’il venait surtout pour mes récits car il se lassait très rapidement des exercices théoriques.

Les dieux ont du entendre mes prières car nous finîmes par accoster sur une vaste île montagneuse et recouverte de forets luxuriantes. Notre surprise fut grande quand nous constatâmes que nous nous trouvions sur une île de pirates ! Cela n’avait rien à voir avec l’idée que je me faisais d’un tel lieu. En fait ce n’était pas si différent d’une ville normale. Pas d’anarchie et de violence comme on pourrait le redouter. Au contraire une hiérarchie simple et une loi claire et connue de tous. Moyennant des frais de port plutôt aléatoires on nous alloua un emplacement sur des quais plutôt anciens et déserts. On ne nous posa aucune question. J’imagine que les pirates aussi aspirent à un peu de tranquillité quand ils sont chez eux. Peut-être aussi que l’aspect miteux de notre navire et de notre équipage n’était pas à même de susciter la convoitise.

Durant les jours qui suivirent nous profitâmes de notre retour sur la terre ferme pour nous reposer et pour en apprendre plus sur cette étrange ville de flibustiers.
Nous nous trouvions dans la cité de Grand-port. Une ville neuve bâtie sur de l’ancien si on devait la résumer. Longtemps auparavant des colons étaient venus s’installer en ses lieux. Ils avaient construit des habitations, creusé des tunnels et entrepris du négoce. Un jour ils disparurent tous mystérieusement et sans laisser de traces. Pendant de longues années personne n’osa plus s’approcher de l’île car on la disait maudite. Un pirate fini par trouver le courage de s’y aventurer et quand on pu constater qu’il ne disparaissait pas d’autres l’imitèrent. Peu à peu la population augmenta, les constructions reprirent et l’ordre s’installa.
Aujourd’hui la ville est gouvernée par deux maîtres pirates. Enfin disons qu’ils arbitrent occasionnellement les conflits importants. A mon avis c’est surtout un titre honorifique. L’unité sociale de base n’est pas ici la famille mais l’équipage. Chaque équipage ce doit d’avoir un capitaine élu pour le représenter et régler les conflits.

Comme nous souhaitions nous fondre dans la masse pour éviter de nouvelles mésaventures nous devions suivre les règles des pirates. Il nous fallait donc un chef officiel. Seulement nous n’avions pas de volontaire. Fenrir crut bon de me déclarer capitaine, pour m’importuner d’après ses propres mots. A ma grande surprise les autres abondèrent tous dans son sens. J’étais tiraillé entre l’émotion suscitée par le fait qu’ils me confient leur sécurité et par l’irritation qu’ils le fassent pour m’embêter ou sans vraiment y réfléchir. Finalement j’acceptai leur proposition.
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Falias (ou les couleurs d'une terre lointaine) Empty Les préparatifs

Message  Pollonium Sam 2 Fév - 22:39

Les préparatifs avancent bien. C’est plus long que ce que je pensais mais ça avance. Je suis attablé au Crochet à requin, une taverne qui nous sert un peu de pied à terre. La patronne, mamie Rabby, nous aime bien. En plus sa tambouille est correcte et les lieux sont calme la plupart du temps.

Muslim me fait un compte rendu. Avec l’importante somme d’argent qu’il a obtenu en vendant mon calice antivenin à un pirate paranoïaque il a négocié l’achat de fournitures pour le navire, de vivres, d’outils et d’armes. Les livraisons arrivent au compte-goutte. J’ai fait ajouter une malle remplie de livres pour parfaire l’éducation de Dalyne. J’ai aussi demandé des loisirs et du confort pour notre nouvel équipage.

Hier je suis en effet allé au marché aux esclaves. Je trouve la pratique répugnante mais Fenrir m’a fait remarqué à juste titre qu’on trouverait sûrement la des personnes motivées pour quitter l’île à jamais. J’ai choisi des personnes qui me semblaient compétentes et en encore vigoureuses. J’ai engagé comme navigateur un certain Thomas Cooke, un marin originaire de Nomikos. Il à l’air sympathique et fiable. Deux autres de mes recrues étaient sur le même navire que lui Jack Connor et Calico. J’ai du mal à jauger le premier mais le second m’a tout l’air d’être un brave loup de mer.
Je n’ai engagé le dénommé Samuel qu’à défaut car aucun autre esclave ne me semblait répondre à mes critères. Je me méfie de celui la il à l’air d’être du genre à détester l’autorité et à faire ses coups dans le dos.
Hawk non plus ne m’inspire pas une confiance totale. Notre nouvelle vigie m’a tout l’air d’être un autochtone. S’il a fini esclave c’est qu’il n’est plus le bienvenu ici.
Osca est un solide gaillard il n’a pas l’air très malin mais il est franc et motivé.
Enfin j’ai recruté Cody. Je ne comprends qu’on puisse garder comme esclave un si jeune garçon. Je n’ai pas pu me résigner à le laisser enfermer ainsi l’ai je acheté lui aussi. Il est plutôt débrouillard et devrait s’entendre avec Pard. D’après ce que m’a dit Cooke c’est un chapardeur de première. Je vais peut-être le garder à l’œil lui aussi finalement.

Toutes ces nouvelles recrues sont en train de reprendre du poil de la bête. Ils seront bientôt prêts à prendre la mer. J’espère que je serai capable de les diriger. Cette idée commence à m’angoisser sérieusement.
Deneb est en train de somnoler dans un coin. Il a encore abusé de la bouteille. Il a beaucoup changé ces derniers temps. En plus de boire plus que de raison il s’est affublé de ces stupides boucles d’oreilles qu’affectionnent les pirates. Je trouve cela ridicule et stupide. En plus il est complètement déprimé depuis que cette vieille femme lui a lu son avenir en échange d’un travail qu’il a fait pour elle. Elle lui a prédit un chagrin d’amour et on dirait qu’il fait tout pour que la prédiction s’accomplisse. Je n’ose pas en parler à Edelle. Il vaut mieux qu’ils se débrouillent. En attendant j’ai de plus en plus de mal à communiquer avec lui.
Edelle de son coté est aussi discrète et secrète que d’habitude. Elle a aussi tenu à se faire tirer les cartes et en plus elle a traîné Dalyne avec elle ! Vu son visage quand elle est revenue ce n’était pas beaucoup plus brillant comme destin. Heureusement elle n’est pas restée affectée longtemps. C’est elle qui à trouver un nom pour notre navire. Notre bâtiment est donc « l’Impératrice ». L’autre jour je l’ai accompagné en expédition dans la forêt d’émeraude. Elle a ramené des vivres et moi j’ai cherché des herbes curatives. Ça grouille de Gort ici ! Je ferai bien de surveiller Deneb.
Fenrir m’inquiète lui aussi. Il s’est fait opérer afin de rattraper mon travail bâclé sur son moignon. Il a dégusté et en plus il a fallu que je le manipule pour qu’il accepte l’opération. Cet inconscient a refusé l’anesthésie ! L’autre soir des marins qui se moquaient de Deneb ont poussé le bouchon trop loin. Fenrir a riposté avec une violence surprenante. Une fois l’incident clos il ne se rappelait de rien. C’est préoccupant. En plus les marins qu’il a rossés ont attiré un crocodile sur notre pont en guise de représailles. Il n’y a, par chance, eu aucun mal. Je crois que le nordique est aussi allé voir la voyante, mais je n’en sais pas plus. J’ai failli oublier que cette andouille à cru bon de nous acheter un singe !
Voir mes compagnons si préoccupés ne me rassure pas pour traverser les épreuves qui m’attendent. Il nous faudrait quelque chose pour nous changer les idées.
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Falias (ou les couleurs d'une terre lointaine) Empty Croatoans

Message  Pollonium Dim 3 Fév - 1:47

Notre excursion pour se changer les idées a bien failli me coûter la vie ! Plusieurs personnes sont mortes à cause moi… Et tout ça parce que je n’ai pas suivi mon instinct.

Tout a commencé chez mamie Rabby quand j’ai surpris Hawk, notre nouvelle vigie, en train de ranger précipitamment une carte. Intrigué par cette attitude j’avertis Deneb qui, je le savais, adorait les cartes mystérieuses. Après d’âpres négociations Hawk consentit à nous montrer ladite carte. Il la tenait de son grand-père, un des premiers pirates à venir sur l’île. Des petits pictogrammes accompagnés d’annotations « C » et « R » semblaient indiquer la position de campements d’autochtones. Un grand lac ainsi qu’un cercle étrange situé non loin éveillèrent ma curiosité. Je vis la une bonne opportunité pour changer les idées de mes amis. Ainsi je déclarai que nous partirions en chasse au trésor le lendemain.
Deneb retourna consulter sa voyante. Il nous rapporta que les lettres devaient correspondre aux deux tribus qui peuplent l’île. Le « C » est pour les discrets Croatoans. Le « R » pour les sauvages Roa noaks. D’après ces descriptions il paru plus sage d’éviter les seconds. Pourtant on nous relata un fait troublant. Quand les pirates redécouvrirent l’île le seul élément qu’ils retrouvèrent de l’activité des colons était un « C » gravé sur un arbre.

Pour éviter les autochtones nous primes le canot et commençâmes à longer la cote. Si nous avions su quelle galère cela allait être nous aurions sans doute rebroussé chemin immédiatement ! Ramer est vraiment une tache ingrate. Rapidement nous retrouvâmes exténués et couverts d’ampoules. Il faut dire que nous n’étions pas de très bons rameurs. Outre le temps qu’il nous fallu pour nous coordonner Fenrir et Deneb n’étaient ni l’un ni l’autre dans une grande forme physique en raison de son opération pour le premier et des toxines pour le second. Edelle manquait de force pour cette tache quelque soit sa bonne volonté. De mon coté je faisais preuve de mon manque de coordination et de mon peu de talent pour les taches physiques. Seul Hawk tirait son épingle du jeu. Par chance, étant cinq, nous pouvions faire des roulements.

Nous fîmes une pause pour nous reposer et nous restaurer. Je fus heureux de trouver des noix de cocos pour mes amis. Pour une raison qui m’échappe Fenrir décida d’en ouvrir une avec son crâne. Il y arriva non sans avoir failli de s’ouvrir le crâne avec la noix de coco. Décidément quelque chose clochait avec lui ces derniers temps. Notre pause tourna court quand Hawk nous avertit qu’il avait repéré des indigènes. Par sûreté je fis reprendre la mer à notre groupe. Hawk ne s ‘était pas trompé. Nous pouvions apercevoir de temps à autre des silhouettes qui progressaient en lisière de la végétation. Apparemment nous étions suivis.
La nuit tombait et nous n’avions plus de forces. Après avoir frotté mes paumes ensanglantées j’ordonnai d’accoster à nouveau. J’installai notre canot quand Edelle et Deneb, qui étaient partis chercher du bois, revinrent. Ils étaient accompagnés de sept autochtones à la peau foncée et d’un adolescent à la peau plus claire et aux traits proche des nôtres. Armés d’arc tendus dans notre direction ils nous intimèrent de partir. Leur « partez », visiblement le seul mot qu’ils connaissaient, n’obtenait pas les résultats escomptés. Pour nous motiver ils décochèrent quelques flèches à nos pieds. Ne voulant pas déclencher de conflit j’ordonnai à mon équipage d’obtempérer. Alors que nous ramions de nuit je me demandais pourquoi ils nous avaient chassé. Sans doute car nous étions entrés dans les bois pour trouver du combustible… Plus tard je nous fis accoster de nouveau et nous nous installâmes sans faire de feu.

Au petit matin nous remarquâmes que Hawk nous avait faussé compagnie. Le misérable, il me trahissait après que je lui ai tendu la main ! Je n’eus pas le temps de le maudire plus que cela car les indigènes de la veille éboulèrent à nouveau hors du couvert de la jungle.
Quand ils se rendirent compte que l’un d’entre nous manquait ils devinrent très agités et se montrèrent menaçants. Pendant un instant je cru que Fenrir allait se jeter sur eux. En l’observant de plus prêt je remarquai quelque chose d’étrange avec ces yeux, une noirceur malsaine. Avec l’aide d’Edelle et de Deneb je parvins à le maîtriser avant qu’il ne fasse une erreur qui nous serait funeste.
Les croatoans finirent par décider de nous amener avec eux et nous commençâmes notre périple dans la jungle. Je ne comprenais rien à leur langage mais je finis par saisir que le chef se nommait Saskanoak. Quand je le montrai du doigt en prononçant son nom ses suivants me regardèrent avec stupeur. J’avais peut être fait une erreur ! Heureusement l’incident ne prêta pas à conséquences.

A notre arrivée dans le village constitué d’une vingtaine de grandes tentes aucun enfant ou femme n’était visible. On nous conduisit jusqu’à un vieil homme tout ratatiné et couvert d’amulettes tressées et de petits os. Le vieillard s’appuyait sur un bâton d’ossements des plus étranges. Il s’adressa à nous dans un langage compréhensible bien qu’un peu hésitant et accentué.
Lorsque je l’interrogeai sur le jeune homme à la peau pale et sur les colons disparus nous apprîmes le fin mot de l’histoire. Lors de leur exploration les colons avaient libéré un « esprit du mal » que les Croatoans maintenaient prisonnier. Au terme d’un conflit acharné et sanglant le monstre fut de nouveau emprisonné mais non sans avoir massacré une grande partie des habitants de l’île, natifs et colons. Les croatoans accueillirent les rescapés dans leur tribu. Quand on nous les montra enfant nous pûmes constater que de nombreux enfants croatoans possédaient un héritage métissé.
Au final ces gens m’avaient tout l’air d’être de braves types. Leur plus grande crainte était que « l’esprit du mal » soit libéré de nouveau. Dans ma folie j’avais amené un homme dont je n’étais pas sur de la fiabilité près de leur « terre interdite ». Après recoupement il nous apparut même que Hawk se dirigeait très certainement vers l’endroit ou le monstre était retenu !

Désireux de me racheter j’assurai au Shaman que nous ferions tout notre possible pour rattraper ma vigie. Escortés de chasseurs nous quittâmes le campement et partîmes en direction du funeste cercle de pierre.
Une fois arrivés au bord du lac notre groupe se scinda en deux. Celui dans lequel je me trouvai passa non loin d’une étrange grotte surgissant d’un effleurement rocheux. L’entrée était entourée de sculptures en bois et en pierre ainsi que de grigris et de petits ossements. L’ensemble dégageait une énergie magique certaine. Nos guides ne voulurent pas s’arrêter. L’esprit maléfique ne se trouvait donc pas la. Nous poursuivîmes jusqu’à un cercle de pierres dressées. Je reconnu immédiatement la silhouette d’Hawk à l’intérieur de cette structure. Sans laisser de temps à la négociation les croatoans armèrent leurs arcs dans le but clair de tuer ma vigie. Un cri de ma part lui permis de se jeter sur le coté et d’éviter la mort. Alors que je tente de lui parler une sorte de lueur rouge, comme une brume très fine se met à l’entourer. Ses propos sont des plus étranges. Comme tout cela ne m’inspire rien qui vaille je me résigne à ouvrir le feu sur ma recrue. Je le touche de plein fouet mais il ne semble pas affecté ! Il est rapidement criblé de traits mais il reste debout ! La brume semble s’intensifier autour de lui. J’entends ses os craquer et son sang semble sortir par tous les pores de sa peau. Enfin il s’écroule ! La brume écarlate est plus intense, elle est vibrante. Un instant il me semble voir la forme d’un monstre quadrupède plus gros qu’un cheval de trait.

Non loin de moi j’entends rugir. C’est Fenrir mais ce n’est pas sa voix. Ses yeux sont de nouveau noirs. Il charge la créature quoi qu’elle puisse être. Chez nos accompagnateurs croatoans c’est la panique la plus totale, ils se dispersent en tous sens. Ma magie n’a pas l’air d’avoir grand effet sur le monstre. Quoi de plus étonnant, avec quoi peut-on attaquer une brume ?
Je perds notre ennemi de vue un instant. Un râle retentit, je reconnais la voix d’ Edelle. Des craquements d’os suivent. Je cours alors à pleine vitesse vers mes amis. Edelle gît dans les bras de Deneb. Elle est couverte de sang et désarticulée. Elle est morte ça ne fait aucun doute. Sous le coup de l’émotion je perds toute raison. Je cherche la créature du regard. Elle n’est pas la. Mais au loin les échos des hurlements des croatoans m’indiquent qu’elle ne chaume pas. Je suis pris de tremblements et mes larmes coulent à flot. Tout est de ma faute ! Pour ne pas que les autres me voient comme cela et pour passer ma rage je m’enfonce à l’intérieur du cercle de pierres. Je passe à coté du cadavre de Hawk. Ma magie lui a perforé le torse de part en part. Il était déjà mort mais la créature le maintenait debout. S’est-elle nourrie de son sang ?
Derrière Hawk la terre est creusée. Elle est rouge et collante. Au fond de la cavité des cadres en bois gravés très anciens sont posés. Le temps ne les a pas épargnés. C’était ça le piège à esprit ! Le monstre était dans le sol.

Quand je rejoins mes compagnons Edelle n’est plus morte. Elle l’était pourtant, j’en suis sur ! Tout s ‘éclaire quand je vois la plume de l’ange dans le poing de Deneb. Elle a perdu toute brillance. C’est un miracle ! Je sers notre revenante dans mes bras. Elle à l’air d’aller vraiment bien.
Je coupe court à nos retrouvailles. Je mène notre groupe au pas de course. Nous devons retourner prévenir les croatoans et trouver un moyen d’emprisonner le monstre. C’est ma responsabilité. Les hurlements continuent pendant une bonne partie du trajet. Leur direction est variable.

A bout de souffle nous arrivons au village. La créature n’est pas loin derrière nous. Tout le monde s’éparpille. Le shaman est la clé, enfin je l’espère. Mais le vieil homme est dépassé et affolé. Je fais signe à Fenrir. Il l’assomme et le charge sur son dos. Je prends un gros paquet de colifichets et le bâton du vieillard. Et nous revoilà repartis à courir dans la jungle. La quantité de sport que je fais ces derniers jours est proprement hallucinante. Feus mes parents n’en reviendraient pas !
Quand le shaman émerge nous faisons une pause. Il semble avoir retrouvé son calme. Il nous apprend que son bâton est imprégné d’une « puissante magie ». C’est notre seule chance de salut dit-il. Il nous faut amener le monstre au cercle de pierre ou dans la grotte que j’ai aperçu plus tôt. C’est un tertre funéraire de colons d’après ce qu’il m’explique et la magie empêche d’en sortir. Il est inquiet car il pense que la brume écarlate va venir après nous. Elle doit sentir la magie du bâton.

Il m’apparaît évident qu’il ne nous reste plus qu’à pousser le monstre dans le tertre. Seulement je doute que le shaman soit capable de réaliser ce tour. Je lui emprunte donc son bâton et je tente de mélanger ma magie à celle de l’objet. L’expérience est inédite et troublante mais je sens le bâton résonner. Il devient un prolongement de mon corps et de ma magie.
Je me mets en position devant l’entrée du tertre. Je sais que je devrai sûrement me sacrifier et suivre l’aberration dans sa nouvelle prison. C’est normal, c’est ma faute. De tout façon je ne supporterai pas de perdre à nouveau l’un d’entre eux. Ils se sont éloignés, je suis rassuré.
Ma némésis sort de la jungle et fonce vers moi. Je plante mes talons dans le sol et cramponne le bâton de toutes mes forces. Le choc est d’une violence inouïe. Je suis dans le monstre. La douleur me submerge, je ne vois plus rien, je n’entends plus que mon cœur qui cogne. Mais je refuse de lâcher mon bâton. Je sens qu’il a attrapé le monstre même si je ne le vois pas. Je n’ai plus la force de pousser sur mes jambes… C’est donc ainsi que je vais mourir ?
Je suis sur le point de lâcher prise quand je sens des bras puissants me saisir par derrière. Ça doit être Fenrir ! Cet inconscient s’est jeté dans le monstre pour m’aider. Ce geste désespéré de mon ami me donne le sursaut dont j’ai besoin. Tous les deux nous puisons dans nos ultimes ressources et lentement nous pivotons puis nous poussons le démon, car c’est de cela qu’il doit s’agir. La prise de mon ami se relâche et, entraîné par mon élan, je suis projeté en avant. Je sens que je traverse la barrière magique. Le monstre embroché sur le bâton se dissout et disparaît.

Je gis dans les ténèbres. Maintenant que le monstre n’est plus la l’excitation du combat se dissipe. La douleur n’est plus atténuée. Mon corps tout entier souffre. Je sens mon cœur qui ralentit de façon inquiétante. Je n’ai plus la force de me relever. Je me résigne, je vais mourir ici. Au moins ai-je sauvé mes amis…

Je les sens ils sont la. Ils sont vieux et lumineux. Je les vois et pourtant mes yeux sont fermés et sans doute inutilisables de toute façon.
Ils me parlent. Ce sont les esprits des colons défunts je pense. Je ne saisis pas tous car mon esprit n’est plus vraiment en état. Ils parlent de « destin ». Ils m’aident à me relever, enfin je crois que c’est ce qui s’est passé. En m’appuyant sur le bâton du shaman je titube. Vers ou ? Je n’en ai aucune idée.
Je sens à nouveau la lumière sur ma peau et je m’effondre à nouveau. Des mains me saisissent. A qui sont-elles ? Je sombre dans l’inconscience.

J’ai repris connaissance dans le campement des croatoans. On s’occupe bien de moi. Mes amis m’entourent tandis que plantes et magie me remettent sur pieds. J’ai perdu beaucoup de sang alors je reste faible malgré tout.
Edelle m’apprend que Fenrir n’était plus lui même quand il m’a aidé. Elle est sure qu’il n’a pas cherché à me retenir et qu’au contraire il m’a jeté dans le tertre. C’est inquiétant, mais les croatoans l’ignorent ou s’en moquent car le nordique est choisi pour repeupler la tribu.
En gratitude le shaman nous confectionne des colliers magiques. A ma demande il en prépare un capable de calmer Fenrir.
Je crois que le vieil homme voudrait que je devienne son élève. Je suis contraint de briser ses espoirs. A regret je lui rends son bâton. L’objet est puissant et je crois que je suis plus en osmose avec que lui. Mais si le monstre se libère à nouveau il sera le seul moyen de la combattre. Il doit rester ici.

Les croatoans nous escortent au travers de la jungle. C’est gentil de leur part, après tout nous avons causé beaucoup de morts. Bientôt nous serons de retour à Grand-port. Nous pourrons enfin reprendre la mer.

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