Le Gobelin Farceur - Association de Jeux à Alençon
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
Le Deal du moment : -39%
Ordinateur portable ASUS Chromebook Vibe CX34 Flip
Voir le deal
399 €

11 - Crâne, sable et tentacules

Aller en bas

11 - Crâne, sable et tentacules Empty 11 - Crâne, sable et tentacules

Message  Pollonium Sam 8 Juin - 10:36

Cela fait à peine deux jours que nous avons occis le change-forme et nous revoilà déjà, à peine remis, a tenter d’entrer dans un tombeau plein d’esprits hostiles. Enfin c’est ce qui se dit.
Les lourdes portes de l’édifice sont maintenus fermés par deux lourdes chaines elles même scellés par de massifs cadenas. Edelle utilise ses talents pour déverrouiller le premier avec aisance. Mais le second résiste aux tentatives de crochetage et de forçage. Un simple murmure de ma part aux esprits de l’eau et l’humidité de l’air se transforme en un puissant acide qui détruit le cadenas rebelle.
L’intérieur est… sombre, inquiétant et sent le renfermé. Je jurerai que quelque chose nous surveille. Dans la grande pièce où nous nous trouvons il y a un autel en marbre au moins six grandes colonnes et des cercueils, beaucoup de cercueils. Certains sont debout, d’autres sont allongés dans des loges. La lueur de ma lampe peine à percer les ténèbres et un rapide examen magique des lieux me révèle que nous sommes cernés de présences maléfiques. Tout est fait pour me rassurer. Au moins nous n’avons pas emmené Dalyne cette fois. Je prie rapidement Eissa de prendre soin de ces morts et je rejoins notre groupe qui s’apprête à passer à la pièce suivante.
Alors que Deneb s’approche de la porte un squelette se relève soudainement et ce jette sur lui à une vitesse difficilement imaginable pour un vieux tas d’ossements. Par chance mon compagnon a vu le coup venir et l’évite facilement tandis que le mercenaire de Carambar éparpille sans peine les divers morceaux du squelette au quatre coins de la pièce.
Mon cœur n’est pas encore revenu à un rythme normal quand nous rentrons dans la pièce suivante. Très rapidement je note que quelque chose ne va pas. La lumière de nos lampes est comme atténuée, absorbée par les ténèbres. Je scrute les ombres à la recherche de la cause de ce phénomène. Quel est ce froid  derrière moi ? Je pivote la tête et constate avec stupeur qu’une forme fantomatique s’est matérialisée contre le mur. Elle lève son épée et va l’abattre sur Edelle. Alors que nous sommes tous comme dans du coton, au ralenti, le temps reprends son cours normal. Nos nouveaux compagnons crient et détalent de terreur. Ils n’ont pas notre habitude en matière de non-morts…
Le revenant dégage une impression de majesté et d’autorité. Seule son antique épée, ébréchée et rouillée, semble matérielle. Le combat est très confus, les lieux sont étroits et la lumière est de plus en plus aspirée par la créature. J’entends crier de douleur mais je ne saurai dire qui a été blessé. Je n’ai pas le temps de m’en occuper, une ligne de tir s’est dégagée et j’en profite pour envoyer une décharge d’eau sur notre ennemi. Je ne suis toujours pas sur que cela soit très efficace, mais une fois encore je n’ai aucun moyen d’évaluer le résultat.
La créature finit par succomber à nos assauts furieux et petit à petit la lumière revient. C’est un miracle que nous ne nous soyons pas blessés les uns les autres dans ce bazar. Nous évaluons la situation. L’homme d’armes a disparu, il s’est enfui en s’enfonçant plus loin dans le tombeau. On entend des cris et un bruit de combat dans cette direction. Aussitôt Fenrir et Deneb se portent à son secours. Je note que Carambar est en piteux état. Son bras gauche est entièrement gelé et je vois à ses traits qu’il souffre atrocement et qu’il est au bord de la panique. Il a de la chance que je connaisse une prière adéquate. L’eau de son bras à vite fait de revenir à son état normal et de soigner les dégâts.

***

Nous nous sommes enfin tous regroupés. Il n’y a pas de gros bobos mais d’autres non-morts rodent. Fenrir en a abattu un autre. Une goule s’il me l’a bien décrite et que je ne me trompe pas.
Nous sommes massés devant une imposante porte. Une lumière étrange, non naturelle, se glisse au travers des maigres interstices entre la porte et le mur. D'après les éléments que nous possédons le fameux crane de cristal se trouve de l’autre coté de cette porte. Une étude attentive nous révèle que la porte est magique. Carambar me confirme que les symboles qui y sont gravés empêchent ce qui est à l’intérieur de sortir. De sortir ? Si on s’est plus préoccupé de maintenir quelque chose à l’intérieur que d’empêcher d’entrer il doit y avoir une bonne raison. Et vu notre chance c’est surement une raison mortelle ou terrifiante ! Hors de question de mettre les pieds la dedans. Il est encore temps de faire demi-tour.

***

Bien sur les autres ne l’ont pas entendu de cette oreille ! Il a fallu que l’on s’énerve et que l’on débatte dans ces couloirs pleins de morts-vivants. Et pour quoi au final ? Que l’on vote. Et forcément les inconscients l’on emporté d’une voix. Seuls Fenrir et Edelle se sont rangés à mon avis. Ils s’améliorent… Mais Deneb est une cause perdue je crois qu’il restera irraisonnable jusqu’au jour ou il lui en coûtera.
Nous finissons nos préparatifs. Les lampes sont prêtes, le trajet de repli est dégagé. Les armes sont aiguisées et j’ai même entourée celle de Fenrir d’un nuage d’acide. Nous poussons les portes. Nous sommes cinglés… J’arrive à apercevoir un autel en agate et une lumière vraiment vive alors que mes compagnons avancent dans la pièce. Officiellement je les couvre depuis le couloir mais en vérité je suis mort de trouille et fait le lâche.
Alors que le groupe est presque à mi chemin de l’autel une poignée de spectres furieux surgit des rares ombres. Mon cœur cogne un grand coup dans ma poitrine et durant un instant qui parait s’éterniser j’ai l’impression qu’il ne repartira pas. Quand enfin j’arrive à porter ma concentration sur la situation je constate que Deneb est introuvable, que le puissant Fenrir est en train de détaler à une vitesse prodigieuse et que nos nouveaux compagnons sont tellement paniqués qu’ils n’arrivent pas à fuir. Seule Edelle semble avoir l’esprit clair mais je ne donne pas cher de sa peau, et de toutes les autres contre cinq de ces abominations contre-nature. Que faire ? Je n’ai qu’un bref instant pour régir. Je vois la crane de cristal sur un piédestal. Il irradie de lumière. J’ai un plan ! Il est insensé et suicidaire mais mieux vaut mourir en tentant quelque chose que d’assister impuissant à la mort de mes amis.
Je cours, je cours le plus vite possible vers ce satané crane. Un spectre se place pour m’intercepter. Si je change de cap je suis foutu. Je vais vite savoir s’ils sont si immatériels qu’ils en ont l’air et ce qui se passe quand on les traverse… La sensation est atroce. J’ai m’impression d’être à la fois congelé et percé de milliers d’épingles microscopiques. C’était une mauvaise idée, je ne vais pas réussir. Pourtant il le faut, tant de vies dépendent de moi. Mais pourquoi c’est toujours à moi de faire ce genre de folies insensées ? J’émerge du spectre, je parierai que son regard est étonné, si un spectre peut afficher un tel regard. Mais pour l’instant seul mon objectif importe. Je plonge sur le crâne et le saisit à pleines mains. Je hurle et je pense de tout mon être « Assez ». Les ténèbres s’abattent sur moi. Suis-je mort ?

***

Depuis combien de temps suis-je seul dans les ténèbres ? Une éternité ? Un instant ? C’est dur à dire et les deux hypothèses me paraissent aussi vraie l’une que l’autre. Si c’est ca la mort c’est des plus décevant… qu’est ce que cela ? J’ai l’impression d’une présence dans mon esprit. Ou alors aux confins des ténèbres. Elle s’infiltre dans mon esprit. J’entends comme un murmure : « Les spectres sont ma force ». C’est la déferlante. Cette présence est immense, puissante et inhumaine. Il n’y a pas une once de bonté ou de compassion en elle. Elle tente de m’effacer et de prendre possession de mon corps ! La douleur est intense. Je lutte de tout mon être pour l’empêcher de prendre pied en moi. Ce combat mental est sans fin. Je suis aux portes de l’épuisement mais je continue à me battre. Etre moi c’est tout ce que j’ai ! Plutôt mourir à nouveau que de me rendre… Quelle est cette nouvelle présence ? Elle est familière et rassurante je la sens au niveau de mon épaule.

***

Le tombeau réapparaît devant moi. Je sens une main qui tient fermement mon épaule. C’est celle d’Edelle. Elle m’a sans doute sauvé la vie. Sans sa présence rassurante aurais-je eu la force de vaincre les ténèbres dans ma tête ?
Le crane de cristal est toujours dans mes mains mais la lumière n’est plus aussi intense. Tout est si calme. Mes compagnons reprennent aussi leurs esprits. Combien de temps cela a-t-il duré ? D'après Edelle les spectres se sont repliés dans les ténèbres des que j’ai saisis le crane. Je suis resté immobile à peine une poignée de seconde avant qu’elle ne vienne poser sa main sur moi.
Effectivement les spectres se sont repliés. Ils sont toujours la je les sens et en me concentrant j’arrive à les voir. D’ailleurs j’arrive à sentir les autres morts-vivants des lieux et il y en a beaucoup. Pourquoi est ce que je les sens ? Que m’est-il arrivé ?
J’accorde ma magie à celle du crane de cristal. Il est si docile, comme un chien bien dressé mais j’ai l’impression qu’il cherche à échapper à mon contrôle. Il me montre qu’avec lui je peux plier les ténèbres à ma volonté. Les non-morts obéiront aussi à mes ordres. Mais ce pouvoir a une contrepartie, les énergies impies du crane ramènent à la non-vie les dépouilles des défunts proches. Voila qui explique l’état de la famille de Deneb…

Beaucoup se damneraient pour un artefact d’une telle puissance. Pas moi. Un tel objet est une malédiction. Je n’en veux pas. Il doit être détruit. Sauf que je n’ai pas la plus petite idée du moyen de faire une telle chose. En plus je sens sa présence dans ma tête il tente de saper ma volonté et de m’obliger à l’utiliser j’en suis presque sur. J’ai l’impression d’avoir tout le poids du monde sur les épaules. Je me sens écrasé et condamné. Il va falloir que je veille sur cette abomination. On dirait que c’est ce que les dieux attendent de moi. Le crâne ne veut pas non plus de moi, je le sens. C’est le seul point rassurant.

***

Je suis vraiment de sombre humeur. Nous avons fini par nous rassembler et nous retournons au manoir. C’est à peine si j’ai vu mes compagnons se retrouver et se saisir des merveilles du tombeau. Nous n’avons pas pu retrouver Deneb. Aucune trace physique ou magique de lui dans la demeure éternelle de ses ancêtres. Que lui est-il arrivé ? Il n’est pas du genre à nous abandonner.
Nous franchissons la porte du manoir Brano. Que fait Deneb au milieu du grand hall ? Et qui est cet homme inquiétant et puissant derrière lui ? Les premiers mots de mon ami sont « Je suis désolé ». Allons bon quoi encore ? Ce n’est pas le moment de m’importuner !


Dernière édition par Pollonium le Ven 20 Sep - 0:14, édité 1 fois
Pollonium
Pollonium
Dévoileur de mondes
Dévoileur de mondes

Messages : 442
Date d'inscription : 28/04/2012
Age : 40
Localisation : Saint cyr en pail

Personnage
Nom: Julien
Race: Crabe radioactif

Revenir en haut Aller en bas

11 - Crâne, sable et tentacules Empty Re: 11 - Crâne, sable et tentacules

Message  Pollonium Sam 8 Juin - 12:39

Nous nous sommes reposés pendant deux jours et nous voila rassemblés dans le salon du manoir. Edelle et Fenrir sont la. Carmabar et ses deux acolytes aussi. Et bien sur il y a Deneb, et son foutu oncle. Pourquoi diable a-t-il fallu qu’il lise cette rune, qu’il nous abandonne et accomplisse le rituel pour ramener cet homme d’entre les morts ? J’ai l’impression que l’on s’est fait manipuler. Et l’oncle Tytus ne m’inspire aucune confiance. Il suffit de voir les livres et les runes qui traînent chez lui pour comprendre que ce n’est pas un type bien. Comme si je n’avais pas assez de soucis en ce moment ! Je n’ose pas m’éloigner du crane de peur qu’il influence quelqu’un d’autre et sème la non-mort. Il sent mon tourment et s’en nourrit j’en suis sur. Du coup pour faire contrepoids je ne me sépare plus non plus de l’inkulabula. J’espère que leurs influences respectives vont se contrecarrer. S’ils coopèrent je suis foutu ! Je n’ai pas l’impression que mes camarades se rendent compte de la situation. Non ils sont la bien sagement assis, à écouter tonton tytus.

***

Il ne reste plus que nous quatre dans le salon. Nous sommes divisés sur la marche à suivre.
Tytus nous en a apprit plus. Le crane fut ramené d’un temple antique par un de ces ancêtres, un magicien puissant, avec d’autres richesses. Dans ces écrits il indique que d’autres objets magiques puissants et des richesses innombrables peuplent ce temple caché. Le nom de « Agoth » est évoqué et je sens le crâne de cristal réagir quand on le prononce.
Tytus veut organiser une expédition pour se saisir des richesses et récupérer le bâton magique de son ancêtre. Un portail magique installé dans le tombeau familial permet de se déplacer jusqu’au fameux temple. Carambar et sa clique sont partants pour cette expédition. Tytus m’a fait comprendre que le crane était indispensable pour accéder au portail. Je n’apprécie guère ces menaces çà peine voilées. J’ignore si je pourrai défaire l’oncle de Deneb en combat magique, d’autant plus qu’il connait mieux mes deux compagnons objets magiques que moi.
Ce qui me dérange c’est que le grand ancêtre n’est jamais retourné chercher les richesses que l’on veut nous vendre. Aucun de ses descendants pendant les siècles suivants non plus. Ou alors ils ont échoués voir sont morts en essayant. Tytus ne nous dit pas tout j’en suis convaincu.

Deneb refuse de suivre son oncle. Si je m’attendais à ca ! Les mots trésors inimaginables ont pourtant été prononcés. Fenrir et Edelle veulent tenter le coup.
Je tends à leur donner raison. Nous nous rapprochons du but de notre voyage et nous aurons besoin de richesse si nous voulons découvrir la cause du massacre de notre peuple et assurer un avenir sur à Dalyne.
J’ai en plus une deuxième raison de vouloir faire le voyage mais je n’ose la donner à mes amis. J’ai peur de ne plus résister bien longtemps à ce foutu crâne. Si j’arrive à le remettre la ou il fut découvert il y a si longtemps il sera sans doute en sécurité. Il faudra surement s’occuper de l’oncle Tytus qui crève d’envie de s’en emparer. Avec un peu de chance il aura un accident en chemin. Au pire je donnerai un coup de main au destin…

***

Nous revoilà devant les cryptes. Nous nous sommes occupés de Dalyne il y a quelques heures. Nous l’avons laissé chez la femme du notaire avec de quoi s’occuper. Nous ne pouvons l’emmener avec nous. Je pressens que ce que nous allons trouver sera encore plus horrible qu’a l’accoutumée.
Alors que j’ai glissé le sceptre en mithril dans la petite main de Dalyne, pour qu’elle ait une arme de défense, j’ai senti une légère brise. Se pourrait-il que j’ai réussi à transmettre un peu de mes dons à notre duchesse ?

La traversée de la crypte se fait sans encombre. Les non-morts sentent la crâne, ils restent immobile à notre passage. Tytus nous conduit directement au portail. C’est un cadre gravé de rune posé sur un mur de pierre. Tytus active le dispositif et les premiers s’aventurent de l’autre coté. Je demande à ce que l’on teste le trajet retour avant de tous passer de l’autre coté. J’ai bien l’impression qu’encore une fois on ne souhaite pas tenir compte de mes remarques. Je suis seul dans la crypte. Ils ne veulent pas faire demi-tour ? Ou alors est-ce impossible ? Je commence à maudire Tytus quand enfin Edelle revient me chercher.

Le passage au travers du portail est un peu déstabilisant mais je me réoriente rapidement. Nous sommes sur les flancs d’une falaise. Une haute falaise à plusieurs paliers qui surplombe un désert aride qui s’étend au delà de l’horizon. Sur un palier en dessous du notre j’observe quelques menues constructions et une petite oasis. Loin dans le désert une construction de grande taille et aux formes étranges attire mon regard. Il y a fort à parier qu’il s’agit de notre destination.
Je pense percevoir un appel magique. Mais je n’ai aucune idée de m’émetteur, du destinataire ou du contenu du message.

***

Nous nous sommes installés pour nous protéger du soleil pendant les heures le plus chaudes comme nous l’avons appris sur Govon. Bientôt nous verrons lequel des deux déserts est le plus brûlant.
Deneb, qui était parti en éclaireur, revient vers nous ventre à terre. Je vois immédiatement qu’il est paniqué. Il nous dit qu’un spectre l’a pourchassé. Je jurerai entendre mon crane magique glousser. Ce n’est donc pas impossible. Il va falloir que je me concentre sur tout. Il est hors de question que je laisse un objet maudit nuire à mes amis. C’est moi qui le commande !

***

Les autochtones nous font face sur les bords de l’oasis. Ils sont une bonne dizaine et armés. Les femmes et les enfants se sont enfuis quand ils nous ont vus arriver. Espérons qu’ils parlent une langue proche de celle de Govon ou de langue marchande.
La langue des hommes des sables fonctionne à merveille. Dommage que nous la connaissions si peu. Leur porte parole, un théurgiste si j’ai bien examiné son aura, veut bien parlementer si nous le suivons dans le village en laissant nos armes à l’extérieur. Nous sommes quatre à accepter son offre : Edelle, Tytus, Deneb et moi-même. La moitié d’entre nous c’est peut-être un peu trop pour parlementer ! Mais à quoi bon raisonner mes amis, ils ne m’écouteront pas…
Tandis que Fenrir, Carambar et ses deux acolytes gardent nos armes nous suivons Ardikhtar le chef de la tribu jusqu’à un bâtiment un peu plus grand que les autres mais totalement dépouillé.
Nous sommes entrés depuis à peine quelques secondes que nos hôtes tirent leurs armes. Ils nous font immédiatement comprendre que Na kef, notre destination, nous est interdite et qu’ils nous tueront sans hésiter si nous nous obstinons. Je crois saisir qu’ils se considèrent comme les gardiens de ces lieux. S’ils sont aussi fanatiques que les Govonnais je crois qu’il est inutile de vouloir les raisonner. Ils continuent de proférer des menaces et de nous intimider pendant plusieurs minutes puis ils nous ramènent à nos amis. Nous devons repartir par ou nous sommes arrivés ; Leur ton n’admet aucune concession.

***

Nous voila tous encerclés par ces hommes armés et belliqueux. J’ai le pressentiment que cela va mal tourner. Tytus et Caramabar sont allés trop loin pour faire demi-tour. Je me prépare pour l’instant ou tout va fatalement dégénérer.
Je ne sais pas ce qui met finalement le feu aux poudres mais j’entends des cris et le bruit de lames qui s’entrechoquent derrière moi. La paix est rompue et je vois les hommes en face de moi s’avancer pour m’abattre.
Aussitôt j’ouvre vers eux l’inkulabula sur sa première page. La rune devrait me débarrasser de quelques uns d’entre eux si j’ai bien compris son rôle. Je suis déjà en pleine incantation d’un autre sort quand la rune fait effet. Les deux hommes situés juste en face du livre sont stoppés net tandis que leurs entrailles explosent dans une gerbe sanglante de viscères. Et dire que ça aurait pu m’arriver !
Leur chef fonce vers moi arme au poing. On dirait qu’il a décidé que j’étais sa priorité. Une décharge d’acide expulsée de ma main tendue le projette en arrière mais ce n’est pas suffisant pour le stopper. Il revient à la charge et me frappe violemment au bras droit. Mon membre est tout endolori et j’ai l’impression qu’une magie sape mes forces. Je suis a genoux, impuissant, et je vois sa lame plonger inexorablement vers mon cou. C’en est donc fini de moi ?
Le temps est ralenti par une puissante magie. Une zone sombre se découpe derrière mon bourreau. Une silhouette démoniaque de plus de trois mètres de haut en émerge. Ses bras sont monstrueusement longs et pourvus de griffes puissantes. L’entité parle dans un langage inconnu qui me glace le sang, saisit mon assaillant terrorisé et l’emporte avec elle dans les ténèbres puis disparaît.
Pendant un court instant tout le monde reste figé. Les hommes des sables survivants comprennent qu’ils n’ont plus de chef. Ils détalent sans ordre et la peur au ventre. Je les comprends je suis tenté de les imiter. Que s’est-il passé ? Mon regard se porte sur Tytus. Il à l’air satisfait de lui et hoche de la tête en ma direction. Quelle est donc cette magie impie qu’il a libérée ? Il est beaucoup plus dangereux que je ne le pensais.

J’insiste pour que nous nous comportions avec dignité vis-à-vis de nos assaillants. Je me sens souillé d’avoir du les tuer. Ils ne faisaient que défendre, et sans doute à raison, leurs coutumes ancestrales et le temple enseveli dans le désert. Ceux qui ne peuvent être sauvés sont achevés avec dignité et sans douleur tandis que je fais de mon mieux pour soigner suffisamment les autres afin qu’ils puissent repartir ou attendre que leurs compagnons viennent les récupérer après notre départ. Nous allons inspecter leur village puis plus rien ne fera obstacle à notre entrée dans Na kef. Enfin c’est ce que je souhaite.
Pollonium
Pollonium
Dévoileur de mondes
Dévoileur de mondes

Messages : 442
Date d'inscription : 28/04/2012
Age : 40
Localisation : Saint cyr en pail

Personnage
Nom: Julien
Race: Crabe radioactif

Revenir en haut Aller en bas

11 - Crâne, sable et tentacules Empty Re: 11 - Crâne, sable et tentacules

Message  Pollonium Ven 5 Juil - 17:07

L’aube n’a pas encore transpercé les ténèbres de ses rayons quand nous reprenons le chemin de Na kef. La fouille du village n’a au final révélé que quelques préparations thérapeutiques. Forts de notre expérience à Govon nous avons décidé de nous y reposer en attendant des conditions plus propices au voyage.
Alors que nous marchons Fenrir se porte à ma hauteur et me chuchote à l’oreille que des esprits rodent. Depuis quand mon compagnon est-il sensible à la présence des esprits ? Pour ma part je ne détecte rien. Presque par réflexe je pose ma main contre le crane de cristal. Je l’enlève aussitôt. Non il ne me possédera pas si facilement ! Au travers de ce bref contact j’acquiers cependant la certitude que le crane est passif. Fenrir a du rêver ou prendre un coup de trop sur la tête. Je vais quand même rester vigilant.

***

Nous voila enfin au pied de Na kef. C’est grand et ça surgit des sables contre toute logique. L’édifice possède huit segments inclinés qui se rejoignent en son sommet. Apres un examen minutieux nous nous rendons compte que l’édifice est fait d’un seul et unique bloc ! Comment un tel prodige est-il possible ?
Nous faisons le tour des lieux. Il n’y a aucun accès ou escalier. Pourtant l’ancêtre de Tytus et de Deneb est bien rentré dans ces lieux… L’entré est donc en toute logique au sommet. La pierre est lisse et il y a une bonne pente. Je sens que je vais en baver.

Deneb s’envole avec des cordes. Depuis quand est-il capable de faire ça ? Je dois trop le sous-estimer.
Une fois en haut il nous confirme qu’il y a un accès puis il installe les cordes. Un par un les autres commencent l’ascension. J’entends jurer, grommeler, glisser. Ils vont bien se payer ma tête quand ce sera mon tour ! Tiens, on dirait qu’il y a quelque chose au loin. Je sors ma longue-vue de son étui et scrute l’horizon. Je n’ai pas rêve il y a à l’horizon une importante troupe qui se déplace dans le désert. Il m’est dur de les dénombrer mais je suis presque sur qu’ils viennent dans notre direction. Les villageois qui se sont enfuis ou ceux que nous avons épargné sont-ils allés chercher des renforts ? Je passe l’information à mes compagnons. L’ascension est longue et difficile mais il va falloir se hâter.

***

C’est enfin mon tour ! Je suis le dernier. Nos poursuivants ne sont plus très loin. Je les entends presque. Il n’y a pas de temps à perdre je commence à grimper. Et je glisse jusqu’à mon point de départ ! Pourquoi faut-il que je sois toujours un incapable dans le domaine sportif ? Ma progression est vraiment laborieuse et lente. Mes compagnons au dessus mesurent l’étendue de mon manque de coordination. L’une des cordes est magique, ils lui commandent de me remonter. Me voila donc traîné comme un fagot le long de la paroi. Cette astuce me permet de monter jusqu’au deux tiers de la hauteur. Etant accroché à une corde normale il va me falloir finir tout seul. Et je glisse à nouveau ! Quelqu’un me prend en pitié car la corde est tirée pour me tracter. Ce n’est pas très digne mais il est sur que ca va nous faire gagner du temps.

Au sommet de l’édifice il y a… un trou ! Contrairement à ce que je pensais il n’y a pas de plateforme, pas d’échelle, pas d’escalier. Il y a juste un trou qui descend dans des profondeurs insondables. La plupart des membres du groupe sont descendues à l’intérieure en se suspendant à une corde. On me dit d’y aller. Je suis mort de trouille, mais j’y vais. Je crois que je vais lâcher et tomber on ne sait ou. Survivre à des démons et mourir écraser comme une crêpe. A ma propre surprise j’arrive à atteindre une corniche. Il y a suffisamment de place pour plusieurs et une ouverture laisse deviner un couloir ou une caverne. Mes bras et mes mains tremblent et j’ai le souffle court. Il va me falloir un peu de repos pour me remettre de la fatigue et des émotions.
J’entends un petit cri et je sens quelque chose qui tombe devant moi et plonge très loin. Le garde du corps de Carambar vient de mourir. Je recommande son âme aux dieux et les prie de bien vouloir veiller sur nous pour la suite de notre exploration.

***

Le couloir mène à une petite pièce aux murs bruts, recouverte de fresques et jonchées de vieux sacs. Je m’approche des fresques pour les examiner. Elles n’ont pas l’air très anciennes. On y voit des gens habillés comme le peuple du désert amener un mort jusqu’à une grande structure dans le désert puis le descendre dans une chambre. A un endroit on en voit un qui tombe. C’est rassurant ! Les sacs contiennent bien des cadavres. Quel choix étrange de chambre mortuaire.
Il n’y a pas d’autre issues ici il faut donc continuer notre descente. Plus bas il y a d’autres accès à d’autres cryptes. Alors que je m’apprête à saisir la corde je sans un contact du crane de cristal. Je suis sur qu’il est actif. Je prends une grande inspiration et je me laisse glisser dans le vide.
Cette descente est plus longue et je suis vite fatigué. Mes bras peinent à me porter, j’ai le souffle court. Mes muscles se tétanisent, ils brûlent. Ce n’est qu’une question de secondes avant que je lâche… Je panique. Je lâche ma prise. Je tombe tout au bord de notre corniche d’arrivée. Quelqu’un me saisit avant que je ne tombe en arrière. Je ne fais pas attention à qui il s’agit. J’ai failli mourir ! Je suis dans un état presque hystérique. Je tremble de la tête aux pieds et j’invective sans grande cohérence mes compagnons sur leur folie.
Je prends une grande inspiration pour me calmer. Je m’assois dans un coin et fait le vide dans ma tête. Je dois me reprendre, mes compagnons n’y sont plus rien. En plus je ne me vois pas remonter et les indigènes ne sont sans doute pas contents que l’on trouble le repos de leurs morts.

La corniche donne accès à une autre crypte. Celle-ci est bien différente de la précédente. Ses murs sont taillés, le sol est jonché de gravats et un étrange pilier avec huit lamelles trône en son centre. Le pilier n’est pas sans rappeler la forme de la partie émergeant du désert du complexe où nous nous trouvons. Encore une fois les murs sont recouverts d’inscriptions. Celles-ci sont plus anciennes. Sans vraiment comprendre les textes inscrits j’ai une idée leur signification. Comment ? Je n’en ai aucune idée. A moins que ce soit le crâne. Elles font référence à un culte maléfique oublié venant de très loin, d’ailleurs. On parle aussi de malédiction et « d’anciens ».
Pour en apprendre plus je suggère à Deneb d’utiliser son don. Il s’exécute et effleure de sa main le pilier. Au bref sursaut de son corps je sais qu’il à une vision.
Il nous dit qu’il a vu des créatures au long crâne en prière devant des piliers semblable à celui qui se trouve devant nous.

Nous décidons de faire une halte pour nous reposer. Nous nous sommes à peine installés que le sol se met à trembler. Une forme en surgit et se jette sur quelqu’un, Edelle je crois. Dans l’obscurité j’ai du mal à percevoir les détails. La créature est un peu voûtée et dispose d’un long crane. Il s’agit sans doute d’un adorateur de pilier. Malgré la fatigue mes compagnons ne tardent pas à réagir. Le combat s’engage. La créature est des plus résistantes. Je la vois encaisser un puissant coup de Fenrir qui m’aurait littéralement coupé en deux !
Je rassemble de l’énergie magique pour frapper le monstre. L’accès à la magie est facile ici. Ma décharge d’eau sous pression frappe la créature de plein fouet mais elle n’est nullement ébranlée. Peut-on seulement la blesser ? Il semblerait que oui car soudain elle s’effondre presque sans raison.
Je m’approche pour examiner la dépouille de notre adversaire. Je comprends pourquoi il ne ressentait pas les coups. Il était déjà mort, et depuis longtemps. La créature, quoi qu’elle ait pu être, est complètement momifiée. On peut voir sur son corps les dégâts causés par nos attaques. L’attaque de Fenrir s’est enfoncée profondément dans ses flancs. Mon attaque élémentaire à enfoncé son thorax. Mais elle n’a cessé de combattre que quand la plupart de ses membres ont été brisés. Est-ce ce foutu crane qui l’a envoyé sur nous ? Et surtout y en t-il d’autre ?

***

Nous voila encore en pleine descente. Depuis combien de temps faisons-nous cela ? Je ne sais plus. Quelle distance avant nous parcouru ? Dur à dire mais en tout cas nous sommes loin sous le niveau du sable. Le repos après la confrontation avec la créature momifiée n’était pas du luxe. Je suis à nouveau exténué. Personne ne s’est rompu le cou, c’est un miracle.

Nous sommes arrivés tout en bas m’indique t’on de l’étage du dessous. Puis j’entends hurler et des bruits de combat. A la lueur de ma torche il est dur de distinguer ce qu’il se passe. D’autant plus qu’une sorte de brume émane du sol. Quelque chose est visiblement fixé autour du cou d’Edelle, mais quoi ?
Je parviens à identifier notre assaillant quand j’en vois un deuxième descendre de la paroi en face de moi vers Deneb. On dirait une sorte de pieuvre avec un long bec qui flotte dans les airs.
Mes amis ont besoin d’aide mais d’ici il m’est impossible de viser. Alors je descends à mon tour pour les aider. Quand je pose enfin mes pieds au sol le combat est terminé. Les pieuvres sont mortes, Edelle est sérieusement blessée. La brume est étrange elle n’est pas constitué uniquement d’eau. Enfin je n’en ai pas l’impression.

Je m’approche pour examiner Edelle. Mais dès que je veux poser ma main sur elle, elle recule effrayée. Elle m’en veut encore à cause du doppelgänger ? « Allons Edelle laisse moi t’examiner ». Elle est presque affolée, je vois sa main se porter sur sa dague. Que lui arrive t-il ? Elle me dit qu’elle ne veut pas être soignée !
Tytus décide me m’aider. Sa voix est étrange, comme hypnotique. Edelle l’écoute attentivement. Est-ce de la magie ? Je n’arrive pas à le déterminer, les lieux sont baignés d’auras magiques à m’en rendre aveugle ou fou. Finalement elle se laisse convaincre. C’est bien la première fois que je me sens redevable de l’oncle de Deneb. Je pose ma main sur la peau d’Edelle. Je vois qu’elle est gênée mais elle me laisse faire. Je prie et simultanément je manipule l’eau qui parcourt son corps afin de guider le sang la ou il est nécessaire. J’ai bien fait de lire ces livres d’anatomie. La magie fait effet, je sens que les blessures de mon amie commencent à se résorber.

Qu’est ce ? Il y a eu une « vibration » dans la magie. Un bruit sourd retentit. Il provient d’un pilier semblable à celui de la momie. Il vibre et s’ouvre ! Alors qu’il se déploie les huit prolongements se divisent en plusieurs tentacules. On dirait une nouvelle fois une pieuvre géante mais celle-ci est beaucoup plus grande et menaçante il en émane une aura de folie. Mon esprit à du mal à concevoir ce qu’est cette chose. Un petit ricanement retentit dans ma tête. « Je te présente un ancien, bonne chance ». Cette moquerie venant du crâne n’augure rien de bon.
L’ancien, puisqu’il se nomme ainsi, projette sans prévenir un de ses tentacules vers Carambar qui est propulsé contre un mur. Mes compagnons sont déjà prêts. Tandis qu’ils chargent je les couvre avec une décharge d’eau corrosive. L’ancien est touché mais je ne vois aucun effet flagrant. Le monstre riposte en lançant plusieurs de ses tentacules démesurés vers nous. Ça va être coton de l’atteindre.
Si la momie m’avait l’air robuste, que dire de l’ancien ! Les coups de mes compagnons ont l’air de rebondir sur son corps qui n’est peut-être même pas organique. Ce truc est plus effrayant qu’un démon ! En plus il analyse, il s’adapte. Mon deuxième sort est absorbé par une défense magique adéquate. Il faut que je varie mes attaques.
Je prépare une décharge d’eau sous pression classique quand un éclair lumineux part non loin de moi pour aller frapper Fenrir. Tytus ? J’espère qu’il à mal visé. S’il est sous le contrôle de l’ancien on va avoir un sérieux problème.
Visiblement mes compagnons rencontrent plus de succès en attaquant les tentacules. Je vois enfin leurs lames pénétrer la « peau » du monstre. Un coup de tentacule me fait tomber à la renverse et louper mon sort. Fenrir rugit et abat son arme avec force. L’ancien s’affaisse sur ses tentacules. Il est mort, enfin s’il s’agissait d’une créature vivante, mais je ne suis pas sur que ca s’applique à ce truc.

***

Nous sommes en piteux état. Nous avons tous reçu des coups ou sommes blessés. Nous sommes épuisés et à bout de forces. Nous sommes arrivés à la conclusion que les piliers sont des anciens inactifs et que des stimuli extérieurs peuvent les réveiller. Les contacts, le bruit et la lumière sont sans doute à éviter dans leur voisinage. Celui-ci s’est réveillé juste après que j’ai lancé un sort, il vaut mieux aussi éviter de pratiquer la magie. Bref je suis inutile.
De la « pièce » ou nous nous trouvons seize couloirs partent. Comme les seize tentacules d’un ancien… Oui je les ai comptés. Nous serions à l’intérieur d’une réplique géante d’ancien ? Par ces couloirs nous pouvons voir d’autres piliers, beaucoup d’anciens en sommeil. Si nous en réveillons ne serait-ce qu’un seul de plus, je ne donne pas cher de notre peau. Le précédent à bel et bien contrôlé Tytus. Les dieux seuls savent de quoi d’autre ils sont capables.

Je prépare un remède à partir d’herbes pour Fenrir pendant que les autres se décident en chuchotant sur la marche à suivre. Ils veulent explorer. C’était couru d’avance ! Ils sont fous. On ne comprend même pas la nature de l’endroit ou nous trouvons ou des anciens… Qu’ils explorent moi je reste dans cette pièce centrale. S’ils veulent mourir pour des trésors, que l’on n’a toujours pas vu d’ailleurs, c’est leur problème.

Seule Edelle est restée avec moi. Elle a plus d’instincts qu’eux. Elle est toujours réticente à ma compagnie. J’ai tellement peur que j’ose à peine bouger et parler de toute façon. Je n’ai qu’une chose à faire, prier. Que les dieux d’Orhan nous prennent en pitié et nous guident hors d’ici.

Les minutes s’étendent dans un silence oppressant. Ces inconscients vont-ils bien ? Ou ont-ils trouvé la mort ?

Au bout d’une attente interminable une silhouette se découpe devant nous. C’est Carambar qui revient en courant vers nous il à l’air paniqué et s’apprête à parler. Je lui pose ma main sur la bouche pour l’empêcher de hurler…
C’est bien insuffisant pour masquer le cri bestial de « l’autre » Fenrir bien loin d’ici. Le hurlement de rage se réverbère dans les couloirs. Non, pas maintenant !
Il a réveillé les anciens je le sens, il y a eu une « vague » dans la magie. Bon tant pis pour les autres il ne me reste plus qu’a m’enfuir, si cela est possible.
Je commence à grimper au mur quand Fenrir les yeux rougeoyants de haine entre dans la pièce. « Donne-moi le collier » me rugit-il ! Comme nous le suspections le démon était conscient de tout même quand il n’était pas aux commandes. Dans notre situation je devrai obtempérer mais je ne peux me résoudre à faire risquer la damnation éternelle à mon bruyant ami. Dans une tentative de bluff je lui jette le collier que le shaman Croatoan a fait pour moi pas celui pour Fenrir. S’il se rend compte de la supercherie, je suis mort ! Il gobe tout, ouf. Il fracasse les ossements puis soulève un rocher d’une taille colossale. J’espère que sa cible est l’ancien qui vient de pénétrer dans la pièce.

Tout est chaotique et confus je ne prête pas attention aux autres. Il y a maintenant tellement de bruit et de magie… Désespéré je tente d’escalader la paroi. Mais rien n’y fait. Je ne suis déjà pas bon grimpeur d’habitude, alors terrorisé comme je le suis maintenant c’est impossible. Il semblerait que ce soit la fin finalement.
Ce constat me permet de retrouver un peu de calme. Si je dois mourir ce ne sera pas en pleurant recroquevillé dans un coin.
A coté de moi Edelle lutte aussi pour escalader. Je me porte à son niveau pour l’aider à grimper. On dirait qu’elle n’a plus peur de moi maintenant. Un coup d’œil en arrière. Des anciens, beaucoup trop. Cette fois nous n’allons pas nous en tirer. Eissa prépare la fontaine des âmes nous arrivons !

Mais j’y pense j’ai un artefact qui peut sans doute m’aider sur moi ! Lui qui me ventait son pouvoir sur le métal, la pierre, l’esprit et sur l’éther qui s’étend entre tous lieux. Je prends l’inkulabulus.
Mon autre artefact en profite pour se manifester. « Non, je peux t’aider ». Oui, fichu crâne je t’écoute. « Je peux te faire sortir ». Bien sur tu es tellement altruiste ! « Je ne te demande pas grand-chose. Laisse-moi juste ramener quelques personnes de temps à autres. Ce n’est pas grand-chose pour t’éloigner des maîtres. » Il est hors de question d’accepter. Plutôt mourir et même entraîner mes compagnons avec moi que d’accepter une telle infamie. Désolé les amis. « Allez, vite ce n’est pas grand-chose. » Ma parole le petit crâne à peur de retourner auprès de ses maîtres.
La conversation mentale n’a duré qu’une fraction de seconde. Je saisis le crâne de cristal à pleine main et le jette vers un ancien. Au moins il ne sera plus sur moi et je doute que quelqu’un le récupère ici. Alors qu’il s’éloigne je sens par notre lien un grand désespoir. C’est toujours ca de pris.
Maintenant l’inkulabulus, vite ! A son habitude le livre écrit plus qu’il ne me parle. Il a du saisir l’urgence car il écrit directement dans mon esprit.
Il confirme pouvoir me faire partir d’ici. J’’exige qu’il nous fasse tous partir. Chacun d’entre nous devra s’acquitter d’un prix. J’ai l’intuition qu’il ne s’agit pas d’argent. Je lui dis que c’est moi seul qui payerai pour nous tous. Il acquiesce, pour chacun d’entre nous qu’il aidera je devrai lui donner, au moment de son choix, un artefact de l’arcane. Bien sur que j'accepte. C’est à mon avis un bon marché. Et surtout c’est notre seule chance de survie possible. Je reviens à la réalité et je sens un lien s’établir entre le livre et moi. Sa magie… ma magie ? La magie ouvre une sorte de fenêtre d’énergie tournoyante à quelques pieds du sol. Je ne sais pas ce que c’est mais mieux vaut tenter notre chance. Je crie de toutes mes forces à mes compagnons de sauter dans le phénomène magique. Visiblement ils sont aussi désespérés que moi car ils obtempèrent tous sans chouiner. Carambar est happé par un tentacule est tiré en arrière. Tytus, un bâton irradiant de magie à la main, incante un sort. Quelque chose ne se passe pas comme prévu, il est étourdit ! Un tentacule en profite pour le saisir lui aussi. Au revoir Tytus tu ne me manqueras pas. Fenrir, Edelle et Deneb sont déjà passés. Il ne reste que Shen. Il est immobile, déboussolé. Je le saisis et le pousse dans mon « portail » puis le suis.

***

Je suis… nulle part… partout. J’ai l’impression d’être dans un nuage. Je ne vois pas bien tout est trouble, atténué, éthéré. Il n’y a pas de bruit, pas de lumière, pas d’odeur, pas de contact, rien.
Si, finalement, mes yeux s’adaptent. Enfin ça s’améliore un peu. Je me vois moi, un peu comme un fantôme. Les autres ont la aussi. Ils sont encore plus durs à voire que moi-même. Ils ont l’air perdus, paniqués. Je crois qu’ils n’arrivent pas à se ressentir eux-mêmes. C’est sans doute du au fait qu’ils ne sont pas aussi « magiques » que moi. Mon sens magique lui sent comme une douce brise autour de nous.
Je m’approche de mes amis et de Shen. Je saisis leurs mains et les glisse les unes dans les autres. Je leur murmure à l’oreille que tout va bien, qu’ils doivent me faire confiance que je m’occupe de tout. Si seulement j’étais aussi rassuré et maître de la situation que je veux leur faire croire. Un à un ils finissent par se calmer. Je crois qu’ils m’ont tous compris. Et maintenant ?

En me concentrant je vois des formes colorées un peu partout. Elles ont l’air d’avoir la consistance d’une fine pellicule de givre dans un rayon de lune. Il s’agit peut-être de sortie, mais laquelle prendre ?
Je reprends contact avec mon livre. A nouveau les lettres se dessinent dans mon esprit. Il a fait sa part, c’est à moi de choisir une sortie. Un peu d’aide serait trop demander ? Une nouvelle fois l’inkulabulus me propose un marché. J’admets qu’il à bien manœuvré. Contre ma promesse de le ramener dans une bibliothèque elfique il accepte de me montrer le chemin du manoir de Tytus. Nous devons prendre le portail, qui est là-bas. Pfiou il est loin, allons-y… Si vite ! Les distances sont étranges ici. Nous y sommes déjà. Je pousse tout le monde au travers du phénomène lumineux. Je m’étale de tout mon long dans de l’eau et de la vase. Non loin se découpe la silhouette du manoir. Merci à vous seigneur d’Orhan, voila mes pensées alors que des larmes de joie coulent sur mes joues. Jamais par la passé nous n’avions contemplé telle folie. J’espère que la suite de notre périple sera plus reposante…
Pollonium
Pollonium
Dévoileur de mondes
Dévoileur de mondes

Messages : 442
Date d'inscription : 28/04/2012
Age : 40
Localisation : Saint cyr en pail

Personnage
Nom: Julien
Race: Crabe radioactif

Revenir en haut Aller en bas

11 - Crâne, sable et tentacules Empty Re: 11 - Crâne, sable et tentacules

Message  Contenu sponsorisé


Contenu sponsorisé


Revenir en haut Aller en bas

Revenir en haut

- Sujets similaires

 
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum