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Message  Pollonium Ven 20 Sep - 0:17

Les adieux ont été très éprouvants et émouvants. Tout du moins en ce qui me concerne. De mes compagnons il semble que je sois le seul à m’être attaché à ces lieux ainsi qu’à ses occupants. Je trouve les autres un peu ingrats et froids quand même. Depuis quand suis-je le membre le plus sociable d’un groupe ?
J’ai essayé de dire au revoir à tout le monde. Malheureusement je n’ai pas pu revoir ni le père Segwyn que j’affectionne beaucoup, ni le brave frère Tidd. Sans doute est-il déjà pris par quelque nouvelle tâche de la plus haute importance. Je lui souhaite d’être rapidement promu à un poste plus important.
En ce qui concerne l’étrange frère Raedok et Goregan, mon protecteur changramail, ceux sont des amis que j’ai l’impression de laisser ici, pas de simples collaborateurs ou associés. Le frère et le changramail les plus singuliers sont mes amis, ca en dit long sur moi !
J’ai également eu un dernier entretien avec père Oweoddyn. Je ne dirai pas qu’il est mon ami mais j’ai l’impression que l’on se comprend. Je n’ai toujours pas pu déterminer ses réelles responsabilités mais elles m’ont l’air énormes. Je ne crois pas qu’il le fasse par plaisir. Il fait son devoir c’est tout. Où alors je me plante complètement et je tente vainement de m’identifier à lui. Quoi qu’il en soit si d’aventure nous souhaitions nous adresser à lui il nous suffirait de remettre une missive à n’importe quel membre de l’ordre des changramails. C’est bon à savoir.
J’ai gardé l’au revoir le plus important et le plus difficile pour la fin. On nous a amené tous les quatre en présence de notre chère Dalyne. C’est seulement au moment de la quitter, peut être pour toujours, que je me suis rendu compte de combien elle avait changé. Elle a grandi et ses traits et son attitude ont changé. Ce n’est plus la petite enfant terrorisée qui se collait à nous. Dans ses yeux se lisait certes de la peine à l’idée d’être séparée de nous. Mais ce n’était pas un chagrin d’enfant à qui on arrache quelque chose qu’il aime. C’était juste la peine de savoir qu’il fallait que nos chemins se séparent. Si elle savait comme je suis fier d’elle !
Elle s’est serrée contre chacun d’entre nous et nous a fait cadeau d’une pierre peinte. La mienne est grise marbrée de vert. Je l’ai serrée dans mon poing et j’ai fait de mon mieux pour refreiner les larmes qui montaient à mes yeux. Je sais que c’est bête mais je ne voulais pas que les autres voient mes émotions.

Les portes de la bibliothèque se ferment derrière nous. C’est la fin d’une époque. De deux en fait ! Finie la période de repos protégés derrière d’épais murs de pierre. Finie aussi l’époque ou c’est nous qui protégions et élevions Dalyne.


Dernière édition par Pollonium le Lun 7 Oct - 0:57, édité 1 fois
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Message  Pollonium Lun 7 Oct - 0:57

***

Le navire vient de prendre la mer. Nous n’arrivions pas à nous décider sur une destination. Tanara ou Norek ? La question n’était pas si simple. Personnellement je penchais plus pour Norek. J’espérais y trouver de plus amples informations sur les captives de blanc-flocons, dont ma sœur. Mais si nous voulions trouver des informations sur le culte de Gaath et la famille maternelle de Dalyne, Tanara semblait toute désignée. Las de nos discussions, Tydd a choisi lui-même notre destination et nous a réservé un navire pour Norek.

Nous avons embarqué sous de faux noms et officiellement nous venons de Bajorkham. J’avais moi-même pensé à un tel stratagème. J’espère que ses nouveaux noms seront vite aussi naturels que nos noms d’adultes pour nous. Deneb est maintenant Nel, Fenrir se fait appeler Erik et Edelle a choisi le nom de Dylane. Ça ressemble trop à Dalyne à mon gout mais je ne lui fais pas la remarque, c’est trop déjà trop tard.
Enfin, en ce qui me concerne, je prends l’identité du magicien Wao l’indécis. Wao est le prénom du héros farfelu d’un conte pour enfants. L’indécis c’est pour montrer à mes amis que je ne renie pas mes défauts. Au final on voit tout de suite que ce n’est pas mon vrai nom. C’est un peu l’effet désiré. J’ai lu que certains magiciens étaient capables de tirer un pouvoir du nom des personnes et des objets. Il n’est a priori pas rares pour mes collègues de prendre des noms d’emprunt. L’indécis pourrait très bien être un surnom donné par d’autres magiciens au cours d’un apprentissage. J’aime bien mon nouveau nom.

Ma cabine n’est pas très spacieuse mais elle n’est pas inconfortable non plus. Je vais déplier mes affaires. Je pose contre le mur le trident que Fenrir m’a forgé. C’est un bel objet, sans doute fonctionnel, et pas trop encombrant. J’espère que Shaal appréciera l’attention.

Quel est cet objet dans mon sac ? Un petit livre ! Je jurerai que c’est celui que j’avais trouvé dans mes quartiers à la bibliothèque. Oui c’est bien lui. Petit, brun avec un rabat et couvert d’étranges symboles. Il ne s’en dégage aucune magie et pourtant il a tout d’un objet magique. Toutes les personnes à qui je l’avais montré semblaient avoir toutes les difficultés du monde à s’y intéresser. Un peu comme si elles ne le voyaient pas et puis l’oubliaient peu de temps après. En plus ce livre était vierge de toute écriture ! Par curiosité je l’ouvre quand même. Je suis stupéfait ! Sur la page d’ouverture il est écrit que c’est mon journal ! En plus c’est mon écriture ! Je n’ai pourtant jamais tenu de journal… Les pages sont remplies d’informations, d’annotations et de dessins sur nos aventures depuis le choix !
Comment donc cet objet c’est-il retrouvé ici ? Est-ce un présent divin, ou de père Owéoddyn ? Trop de questions sans réponses, on va bien voir s’il continue à se remplir tout seul. De toute façon si personne ne s’y intéresse je n’ai pas beaucoup à craindre qu’il tombe dans de mauvaises mains. Pour l’heure j’ai autre chose à faire. Direction le pont !

La mer est calme, il n’y a pas trop de vent. Je n’aurai sans doute pas de meilleures conditions pour tenter l’expérience. Je m’installe sur un coin peu passant du pont, juste au bord du bastingage. Je récite alors les paroles et les gestes que le tome de pouvoir m’a enseigné. Je perds alors conscience du monde qui m’environne et du temps. Il n’y a plus que cette immense étendue d’eau salée sous mes pieds. Je parle, je négocie avec les esprits, mais je ne connais aucun nom. Ils ne veulent pas m’en donner. Je les comprends un peu, pourtant mes intentions sont louables. Enfin une voix me murmure un nom, Pljroyiubl. Cette voix m’est familière, j’ai l’impression que c’est elle qui m’a accompagné depuis toujours et initié à la magie de l’eau. Le nom qu’elle m’a donné ne peut-être le sien. C’est surement un test. Quoi qu’il en soit j’espère me montrer digne de cette confiance.
Je poursuis mon sortilège. Des filaments d’eau jaillissent de la mer et viennent se concentrer entre mes mains en une sphère tourbillonnante et pulsante. Le corps est prêt je n’ai plus qu’à y inviter l’esprit. J’invoque une fois ce nom que l’on vient de me donner puis j’explique les termes de notre futur partenariat. L’esprit reste silencieux, il n’a pas l’air particulièrement concerné. Est-ce normal ? J’espère que je n’ai rien loupé. Enfin j’achève le rituel en prononçant à haute voix  et une dernière fois le nom de l’esprit. La sphère d’eau qui l’évite devant moi se met à briller fortement et à sursauter dans tous les sens. Quand elle se stabilise enfin je sais que ca a fonctionné. L’esprit est maintenant lié à la sphère. Cet élémentaire est désormais à mon service. J’ai hâte de discuter avec lui mais il faut d’abord que je le présente aux autres. Il lui faut pour cela un autre nom. Pljroyiubl c’est très bien en Hudatos, mais en Laakien c’est imprononçable. J’ai trouvé, Bubulle ! Ça lui va très bien.

***

L’équipage est en train de terminer les manœuvres d’accostage. Je finis donc de ranger mes affaires. Je me sens prêt pour la suite. J’ai passé pas mal de temps à en apprendre plus sur Bubulle. Je dois dire que cet esprit n’est pas des plus vifs. Il obéit à mes ordres rapidement, mais il est totalement dénué de conversation, de volonté propre ou d’esprit d’initiative. Il est la et pourtant si loin en même temps. Enfin je sais ce dont il est capable maintenant.
Pendant la traversée Deneb nous a briefés sur Norek. Cette ville est bâtie sur un ensemble d’ilôts dans l’estuaire d’un fleuve qui s’ouvre vers le sud. Dirigée par cinq magistrats, elle est le dernier havre de civilisation connu au sud-ouest de Jaiman. On raconte qu’un orbe magique protège la ville contre les complots et le forces de la non-vie  contrôlés par Lorgalys  de Ly-Aran.
La ville de Norek est réputée pour être un lieu où tous les mages raisonnables peuvent faire tranquillement leurs recherches. L’arcanus est un organisme qui veille à ce qu’ils restent raisonnables ! On m’a prévenu que je devrais m’y faire enregistrer rapidement.
Je passe mon sac sur mon épaule, prends mon trident et vérifie une dernière fois la pièce. Non, je n’ai rien oublié. C’est l’heure de partir. Tandis que je franchis pour la dernière fois la porte de la cabine je ne peux m’empêcher de poser la main sur la pierre que Dalyne m’a donné. C’est avec stupeur que Deneb nous a révélé qu’elles étaient magiques. Je me demande bien comment Dalyne a pu faire ça et si on l’a aidé. C’est en pensant à elle que je pose le pied sur la terre ferme. Je n’ai plus qu’a remercier Shaal de ne pas nous avoir détruit puis nous pourrons explorer la ville… Si on arrive à se mettre d’accord sur l’itinéraire.


Toujours beaucoup à finir !
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Message  Pollonium Sam 12 Oct - 2:12

Notre installation dans Norek et les formalités se sont bien passées. La ville est magnifique. Elle est organisée sur deux axes principaux qui la traversent d’île en île. Les nombreux ponts nécessaires à cela sont sculptés avec un art à couper le souffle. Il en va de même pour les innombrables statues qui parsèment les rues, les places et les maisons. Des espaces verts sont bien intégrés au cœur de la cité bâtie dans l’estuaire. Ils forment un havre de repos et de calme bien appréciable. Enfin les conditions climatiques favorables finissent de conférer à la ville une atmosphère confortable.

En allant nous enregistrer à l'Arcanus nous sommes passés par la grande place. Sur celle-ci nous avons pu voir le fameux orbe qui repousse le mal loin de la ville. Si c’est bien cet artefact je trouve bizarre qu’il se trouve a portée de tous. D’accord il est tellement massif qu’il parait impossible de le voler. Mais il est toujours possible de le saboter ou de le détruire. Peut-être s’agit-il d’un leurre ? Ou alors il a toujours été ici et il est tellement puissant que l’on n’a jamais pu le bouger… Non on aurait pu construire autour quand même ! La population locale et les visiteurs ne semblent pas partager mes interrogations sur l’objet. La tradition veut même que les gens aillent poser leurs mains dessus. Pour ma part je ne trouve pas cela très prudent de tripoter négligemment des artefacts, sans doute à cause de mon vécu ! Deneb, pardon Nel, n’est pas du même avis. Je l’ai observé avec attention quand il a posé ses mains sur l’orbe. Une sorte de brume émise par l’objet a baigné les doigts de mon ami qui nous a confié ressentir une impression de chatouilles ou de fourmillement.

Notre passage à l’Arcanus fut plutôt rapide. De ce que nous en avons vu il s’agit surtout d’un bâtiment administratif. Nel et moi-même avons remplis des documents d’enregistrement sous nos nouveaux noms. Nous avons lu et écouté les quelques consignes sur l’utilisation de la magie en ville. Rien de défiant le bon sens ne m’a sauté aux yeux. Enfin la fonctionnaire nous a remis de larges rubans jaunes à nouer en permanence à notre bras ou avant bras. C’est donc cela que signifie ces rubans ! Tous ces gens croisés dans les rues n’étaient donc pas les victimes d’un effet de mode discutable.

Nous avons décidé de descendre à l’auberge du « Rêve du chevalier ». Située juste devant le port nous l’avions écarté dans un premier temps de peur que les prix soient prohibitifs et devant l’imposante masse de l’édifice. Mais devant les recommandations des autochtones et des autres voyageurs nous sommes ravisés. La promesse d’y trouver un tableau d’affichage garni d’offres d’emploi et de primes n’est pas non plus étranger à notre choix. Il faut bien avouer que nos réserves vont vite s’épuiser, ce qui me préoccupe beaucoup.

Maintenant que me voila dans l’auberge je me rends bien compte qu’il est encore plus vaste que l’extérieur ne le laisse penser. Il y a beaucoup de chambres, de grandes salles de réunion, plusieurs cuisines et bars et des réfectoires suffisamment larges pour y faire tenir un grand équipage au complet. Le bruit va forcement de paire avec un tel lieu, mais l’acoustique remarquable fait qu’il n’est pas nécessaire de hausser le ton pour être entendu par ses voisins de table. Nous nous installons et commandons. Pendant que nous attendons notre commande Dylane et Nel vont inspecter le fameux tableau d’annonces. Large et bien fourni il est difficile de le manquer ! Je pense qu’il faut se méfier de la qualité des annonces car certaines ont jaunies et sont sans doute la depuis un bon bout de temps. Mes compagnons trouvent leur bonheur et nous rejoignent à nouveau.
Alors que l’on nous sert puis que nous sirotons nos consommations Nel nous décrit ses trouvailles. L’annonce la plus prometteuse est publiée par un certain Wesmer, du Marché de l’Empire, qui cherche à retrouver un de ses clients. Nous irons donc le rencontrer quand nous en aurons terminé ici. Dylane va également partir à la rencontre d’un poseur d’annonce. Elle reste vague sur la tache à effectuer. Est-ce à dessin ou bien l’annonce elle-même est-elle imprécise ?

***

Nous voici à nouveau attablés au « Rêve du chevalier ». Nous racontons à Dylane et Erik notre entrevue avec le dénommé Wesmer. La boutique de ce dernier est remplie du sol au plafond de breloques, bibelots et autres colifichets. Il y a même des modèles miniatures de l’orbe remplies de paillettes lumineuses ! Le Marché de l’Empire est propre et bien tenu mais il est tellement fourni qu’il donne l’impression de déborder de ses rayons.
Wesmer lui-même est un homme d’âge moyen qui m’a paru sérieux et honnête. Mais depuis notre passage à Govon je m’interroge toujours sur la notion d’honnêteté dans le commerce…
Il nous a donné quelques précisions sur son annonce. Trois semaines auparavant en pensant accomplir une bonne action Wesmer a échangé une petite somme d’argent contre un caillou possédé par un mendiant qui errait devant la boutique. Le commerçant pensait le caillou sans valeur et fut stupéfait quand un professionnel lui annonça qu’il s’agissait de Rularon, un métal réputé pour avoir des propriétés magiques. L’objectif de Wesmer est donc de nous faire retrouver ce mendiant. Bon négociateur il refuse de nous en dire plus tant que nous ne nous sommes pas engagés à accepter son offre. Me posant des questions sur ses motivations exactes je lui ai demandé pourquoi exactement il avait besoin du mendiant. Je doute que ce fut pour verser au malheureux sa part de la généreuse vente du morceau de métal. Wesmer nous a alors avoué qu’il espérait obtenir de l’homme la position d’un l’éventuel gisement de Rularon et transmettre l’information à un membre du concile, un certain Gutryn !

Les autres nous ont écoutés attentivement. J’attends leurs réactions et impressions. De mon coté je suis plus que partant. Le seul nom de Gutryn m’a convaincu de tenter le coup. Avec un peu de chance nous pourrons le rencontrer et si nous avons de la chance nous pourrons remonter la piste de nos captifs et des assaillants de Blanc-flocon. Avec beaucoup de chance on pourrait même se faire un allié puissant et influant.
Erik et Nel sont du même avis que moi. Dylane de son coté a fait chou-blanc avec son annonce. Elle ne s’étend pas sur le sujet. J’ai à peine réussi à lui tirer un bredouillement et le mot lépreux sur l’affaire. A l’unanimité nous prenons donc la décision d’accepter la mission. Serons-nous à la hauteur ? Je n’ai pas le souvenir que nous nous soyons particulièrement illustré dans le domaine du pistage et de la traque. Il faut dire que d’habitude nous sommes plutôt de l’autre coté.

***

Nous avons à peine passé une nuit à Norek que nous nous apprêtons déjà à quitter la ville. En effet tout porte à croire que notre cible a quitté la ville vers le nord depuis longtemps. Tandis que je vide ma chambre je me remémore les informations complémentaires que Wesmer nous a données. Le mendiant répond au nom de Guff. Il est couvert de cicatrices et est particulièrement hirsute. Quand il a quitté le Marché de l’Empire il se dirigeait vers La dame aux cheveux rouges, une auberge du quartier nord que l’on nous avait aussi recommandé.
Je suis le dernier à quitter l’auberge. Dehors mes trois compagnons m’attendent. Ils sont en compagnie d’un grand homme blond d’une trentaine d’années. Vêtu d’une cote de mailles et armé d’une épée et d’une arbalète il veille sur cinq chevaux. Il doit s’agir du chasseur de primes que Wesmer a adjoint à notre groupe. C’est rassurant de se savoir aidé par un professionnel mais j’ai aussi la désagréable impression d’être surveillé.

***

La dame aux cheveux rouge est une auberge bien plus petite que le rêve du chevalier. Je la trouve plus conviviale du coup. La patronne, Delle, est une femme sympathique et charmante aux cheveux d’un roux vif. Je ne me demande plus l’origine du nom de l’établissement.
Delle ne fait aucune difficulté à nous raconter ce qu’elle sait, peut-être parce que j’ai offert la tournée au habitués. Elle se souvient bien du pauvre Guff qui est passé chez elle. Il lui a confié qu’il comptait remonter l’Alum, le fleuve qui rejoint la mer à Norek, vers le Nord. Il aurait également mentionné qu’il pensait passer par la ville de Tharp.
Nous avons trois semaines de retard sur Guff. Mais lui est a pied et selon toute vraisemblance sans nourriture. A cheval et doté de provisions nous devrions pouvoir le rattraper. Koddot, le chasseur de primes, me précise que le nord ne dispose pas non plus de multiples routes. Selon lui il sera facile de retrouver la trace du mendiant. Très bien nous allons donc pouvoir nous mettre en route. Enfin si monsieur Koddot est disposé à arrêter de draguer Edelle qui est visiblement gênée par la situation.

***

La « douce » voix d’Erik me tire de ma torpeur. Allons bon, que se passe t-il ? Ça fait trois jours que nous remontons l’Alum et nous n’avons pas eu le moindre ennui. Le nordique me dit qu’il « se passe des choses ». Une telle précision me laisse muet ! Des objets ont disparus. On nous aurait volé ?
Pendant que je vérifie mon paquetage et cogite sur ces larcins Nel, que l’on a aussi réveillé, se lève et s’étale de tout son long. A peine a-t-il touché le sol que des rires enfantins raisonnent autour de nous. Impossible d’en localiser la provenance exacte ni les responsables. Dans les ténèbres nocturnes la situation est des plus inquiétantes. Un coup d’œil a Nel me suffit pour discerner que ses bottes ont été nouées l’une à l’autre. Tout d’un coup Fenrir se met à rugir. Sa chère épée a disparue ! Si on ne gère pas la situation rapidement j’ai peur qu’il ne perde son sang-froid. Dos au feu nous scrutons tous la pénombre à la recherche des responsables de ce chaos nocturne. Un peu plus loin j’entends les cris de Koddot. On lui a aussi volé des affaires et il semble penser que nous sommes responsables. Etant le seul a avoir essayé de nouer des liens avec lui je tente de le raisonner et je l’enjoins à garder son calme, sans grand succès je dois dire.
Une exclamation dans mon dos me fait me retourner. L’épée d’Erik est la, plantée au beau milieu de notre feu de camp ! Elle n’y était pas il y a un instant. J’y mettrais ma main au… feu ! De nouveau des rires retentissent.
Je garde mon calme et réfléchis a la situation. Si on nous avait voulu du mal ce serait déjà fait. A moins que l’on compte nous terrasser d’angoisse tout porte à croire que l’on nous fait juste de mauvais tours. Une conversation avec Sygnaelle me revient à l’esprit. Certaines fées, des créatures immortelles et mystérieuses, aiment particulièrement s’amuser et faire des blagues aux mortels qu’ils rencontrent. Si je ne me trompe pas il doit s’agir de pixies. Ce sont des petites créatures aux oreilles pointues et dépourvues de méchanceté. Je n’en ai jamais rencontré. Sygaelle m’avais prévenu a leur égard, visiblement elle avait un accord avec eux afin qu’ils ne l’embêtent pas chez elle.
Je demande à mes compagnons de garder leur calme, mais une obscurité surnaturelle s’abat soudainement sur nous. Puis c’est une grande confusion. Des mouvements, des cris d’enfants et des rires sont perceptibles un peu partout dans les ténèbres. Les pixies veulent jouer. Mes compagnons ne sont pas très coopératifs. Enfin pas volontairement. Je jurerais que les petits inconscients sont ravis qu’un Erik hors de lui ne les poursuive en se cognant aux arbres !
Je ne vois qu’une seule chose à faire, participer aux jeux. Ils se lasseront sans doute plus vite si on ne s’énerve pas et j’aimerai bien réussir à établir le contact !

***

Quelle nuit, je suis vanné. J’ai joué avec les pixies pendant les dieux savent combien de temps. Trouvant en moi un public amical et conciliant ils sont un à un apparus à mes yeux ébahis. Il s’agit vraiment de bien étranges et petites créatures. Ils ne m’arrivent même pas jusqu’au genou ! A se demander comment ils ont bougé l’épée d’Erik, bien plus lourdes qu’eux.
Ils se sont rapidement détournés de mes compagnons pour se consacrer uniquement à moi. Tandis que, un peu à l’écart de notre campement, je jouais à cache-cache, aux devinettes et que j’échangeais des histoires avec le petit peuple, les autres dormaient tranquillement. Pas un d’entre eux pour m’épauler dans ce moment. Pas un seul qui ne soit curieux de rencontrer des êtres féeriques. Se rendent-ils compte de la rareté d’une telle chose ? Non il faut croire qu’ils n’ont juste pas envie de jouer et de parler avec ces étrangers si turbulents. Parfois mes amis me font un peu peur…
Une des pixies, une petite rouquine prénommée Sissifa, s’est entichée de moi. Elle demandait plus de mon attention que les autres et a fait de son mieux pour les éloigner. Au bout d’un moment ils ont renoncé et s’en sont allés en me lançant des adieux joyeux.

C’est donc seul avec Sissifa que j’ai continué la nuit. Nous avons continué à jouer mais nous avons surtout discuté. A l’en croire elle était tombée follement amoureuse de moi au premier regard. Une situation que j’ai eu à la fois du mal à concevoir et qui m’a causé un grand gène. Mais j’ai passé outre et je lui ai parlé un peu de ma vie. De son coté elle m’en a appris un peu plus sur son peuple et surtout sur Guff !
En effet le mendiant est lui aussi passé en ces lieux. Tout comme moi il a fait un bon accueil aux fées. Je comprends au propos de Sissifa qu’elle est déçue que Guff l’ait repoussée. Il lui aurait confié qu’il était lui-même amoureux de quelqu’un d’autre. Bon je ne dois pas être si charmant que cela. Sissifa tombe juste amoureuse de tous les humains qu’elle croise ! Quelque part cela me soulage un peu.
Elle m’a révélé d’autres informations intéressantes. Guff a bien continué son périple vers le nord en longeant l’Alum et a priori il serait dans l’incapacité de rester longtemps au même endroit. Est-il poursuivi par des personnes dotées de moins bonnes intentions que nous ? Est-il victime d’une quelconque magie ? Il faudra tirer tout cela au clair quand nous le trouverons.
Enfin Sissifa m’a prévenu de faire attention car un homme méchant se trouve sur la route que nous voulons prendre. Elle ne m’a pas donne d’autres détails. Méchant, pour un pixie, ca veut peut-être juste dire très grincheux.

Alors que la lueur de l’aube pointait à l’horizon j’ai du prendre congé de ma fée. Ça n’a pas été facile. Elle m’a supplié de l’emmener avec moi et il a fallu la convaincre qu’il fallait que nos chemins se séparent. Quand elle a disparu en sanglotant j’ai eu l’impression d’être un monstre.
Maintenant j’ai une journée de cheval qui m’attend et je n’ai presque pas dormis. Je sens que ça va être compliqué.

***

Tharp est une ville bien étrange. Pour commencer l’accueil, sur la route avant d’avoir un visuel sur l’enceinte de pierre, était des plus déconcertants. Un pécheur situé en bord de route s’est mis à nous insulter et à nous menacer. Le pauvre Nel a tenté de discuter. Le malpoli l’a assommé d’un violent coup de poing. Erik n’attendait que cela pour se lancer dans la bagarre ! Quelques instants plus tard le belliqueux pécheur repartait chez lui avec quelques dents en moins et sans doute quelques fractures, tout en nous menaçant d’envoyer la milice à nos trousses ! A mon avis le « méchant » dont parlait Sissifa était ce vieux pécheur.
Il s’agissait sans doute de menaces en l’air car nous n’avons pas eu de soucis avec la milice et avons pu entrer facilement dans la ville. Bien que les murailles fassent penser au contraire Tharp a tout d’une communauté rurale. Peu de magasins et une population visiblement agricole. Pourtant tout ne cadre pas. L’établissement central en pierre de taille blanche est un peu démesuré pour une communauté de cette taille. Par ailleurs le nombre de milicien est anormalement élevé. A croire que la moitié de la population locale porte les armes.
Afin d’en apprendre plus nous nous sommes fondus dans la population et avons fait notre passage obligé à la taverne locale. Cela nous a permis d’obtenir des informations intéressantes voire surprenantes.
La principale source de revenu de la ville est le commerce du bois. Devant la pénurie de main d’œuvre pour cette tache ingrate le bourgmestre a trouvé une méthode radicale. Les voyageurs et les personnes posant des problèmes, qu’ils soient réels ou imaginaires, sont condamnés aux travaux forcés sur les chantiers de bûcheronnage. La durée des peines va de quelques mois à toute une vie. Vraiment charmant cet endroit qui pratique l’esclavage !
J’aurai bien proposé que nous partions immédiatement si nous n’avions pas appris que Guff avait fait les frais de ce système injuste. A priori le malheureux a eu la malchance de partager un verre avec des mercenaires qui ont commis l’odieux crime de bousculer le maire en sortant de l’auberge.
J’ai du mal à concevoir qu’un tel système puisse fonctionner. Les condamnés doivent bien avoir de la famille mécontente. Les miliciens qui les gardent doivent être inquiet de savoir lequel d’entre eux passera ensuite de l’autre coté du fouet. Comment fait donc le bourgmestre pour maintenir l’ordre ? C’est l’aubergiste qui me donne la réponse tout en me conseillant de me faire discret. Dans le grand bâtiment en pierre un dragon est retenu sous le contrôle du bourgmestre ! Capturé et asservi par magie il y a presque cinq cent ans le grand ver doit se plier aux directives de son maître. Les accusés passent devant le dragon, dont on dit qu’il est impossible de lui mentir. Que cela soit vrai ou non, les accusés sont invariablement déclarés coupables et condamnés aux travaux forcés. J’imagine que c’est difficile de contester un dragon et de se dresser contre lui… L’aubergiste est inquiet car Darfall, le dragon, sera délivré de sa servitude dans moins d’un an. Si j’étais lui je déménagerai rapidement. Les dragons sont connus pour leur mesquinerie, leur fureur et leur esprit de vengeance. Dans un an cette ville sera une ruine !

Nous avons du mal à nous décider sur la marche à suivre pour la suite. Erik et Nel ont essayé de parler au magistrat local mais sans grand succès. J’ai l’impression qu’ils ont juste réussi à attirer l’attention des autorités sur nous. Nos discussions n’aboutissent à rien et je dois faire beaucoup d’efforts pour que nous restions suffisamment discrets.
Au terme d’innombrables heures de discussion nous décidons qu’Erik s’enrôlera dans la milice afin d’étudier la structure des camps de travail et si possible de prendre contact avec Guff.

***

Du bruit me tire de mon sommeil dans le confortable lit de l’auberge de Tharp. Ça y est on vient nous chercher ? J’entends des cris dans la rue. Dans l’auberge quelqu’un lance qu’un fou a tué un garde et cours dans les rues. Je mettrai ma main à couper qu’il s’agit d’Erik. Je sors de mon lit et cherche mes compagnons. Erik n’est pas la. Mais qu’est ce qui lui a pris. Nous avions pris une décision bon sang !
Quand Dylane, Nel est koddot sont enfin tous prêt de moi la rumeur dit que le fou est sorti de la ville. Je pense que si nous restons en ville nous sommes foutus et si nous voulons aider ce dingue d’Erik il faudra de toute façon le rejoindre dehors. Pour justifier notre sortie nocturne je gonfle la vindicte populaire et me porte volontaire pour être aux premières lignes de la chasse à l’homme nocturne. Le stratagème fonctionne et bientôt nous sommes sur nos montures, torches au poing à la recherche du nordique. Si seulement nous n’étions pas escortés de miliciens revanchards !

Avec Dylane nous arrivons à nous séparer du groupe principal. Accompagnés de deux miliciens nous prenons la direction de la rivière. Il va falloir que nous réussissions à leur fausser compagnie.
Sur le coté la lueur diffuse des étoiles me révèle une silhouette qui se déplace à pied et sans torche. C’est sans doute mon ami. J’indique une autre direction aux miliciens qui se jette à bride abattue dans ce piège. Erik n’ose pas croiser mon regard. Pour une fois il a compris qu’il était allé trop loin. Mais qu’est ce qui ne va pas avec lui ?
Nel nous retrouve rapidement c’est une chance car nous faisons de notre mieux pour mettre de la distance entre Tharp et nous. Chevaucher de nuit, et sans lumière n’est pas une tache aisée je redoute que l’un de nous se brise le cou. Mais pourquoi tout tourne toujours comme cela avec nous ?
Derrière nous les bruits ne s’éloignent pas, au contraire. Je crois qu’ils sont sur notre piste. Comment faire pour leur échapper. Il faudrait un miracle…
Un « tu as besoin d’aide » murmuré par une voix enfantine à mon oreille manque de peu de me faire choir de mon cheval. Assise sur mon épaule, Sissifa vient de se révéler à mon regard. Était-elle la, invisible ? Depuis quand ? S’est-elle téléportée ? Peut importe oui j’ai besoin de son aide. Avec ses amis je lui demande de désorienter les chevaux et les chiens des miliciens mais je lui demande de bien faire attention de ne pas se mettre en danger.

***

Dans notre campement de fortune le moral n’est pas au beau fixe. Erik fait de son mieux pour se faire oublier mais aucun d’entre nous ne peut oublier que notre mission est maintenant plus que compromise. C’est avec Sissifa, a qui nous devons gros, assise sur mon épaule que nous discutons d’un nouveau plan. Entre le défaitisme et le manque d’inspiration nous tournons une nouvelle fois en rond.
Comme d’habitude c’est le plan le plus absurde qui recueille les suffrages. Sissifa veut que je l’accompagne à la « clairière de lumière » où les fées se rassemblent. La bas si j’accepte de l’épouser elle me promet qu’un armée de fées va nous aider à retrouver Guff et a chasser les miliciens. Voir les autres adhérer à ce plan me rend malade. Que font-ils des sentiments de Sissifa et de la vie de ses immortels innocents ? Comme s’il n’était pas grave de trahir ces êtres car ils ne sont pas humains.

Tant bien que mal je parviens à imposer un autre plan plus raisonnable. Dylane et Nel, les plus discrets d’entre nous vont faire de leur mieux pour repérer les environs de Tharp et localiser le ou les camps de travaux forcés. Nous ferons ensuite au mieux pour trouver Guff et nous imaginerons bien un plan pour le libérer.

En attendant que nous soyons prêts je vais remercier Sissifa et faire de mon mieux pour refuser son offre sans trop la blesser. Ça n’arrive qu’a moi des trucs comme ça.

***

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Message  Pollonium Sam 12 Oct - 2:13

Nous avons fini par trouver le bon camp. Nos éclaireurs n’ont pas trouvé de traces de Guff dans les deux premiers. Mais Dylane pense l’avoir vu dans celui-ci. Nel et elle ont fait de gros progrès dans le domaine de l’observation et de la dissimulation c’est impressionnant. J’ai également remarqué un changement dans la magie qu’emploi l’ancien scribe. Elle n’est plus de la même nature, son aura a changé. Tout porte à croire qu’il a perdu son contact avec les dieux. Il utilise maintenant cette magie qui s’appelle mentalisme et dont je ne connais rien. Je pourrais penser que c’est dommage mais il a l’air plus en paix comme cela.
Toujours est-il que nous avons repéré Guff. Ce camp de travail ci gère trois zones abattage. Au total cela fait une petite trentaine de prisonniers pour au moins une vingtaine de gardes. Mais combien ce commerce rapporte t-il pour permettre un tel encadrement ?

Nous avons attendu que la nuit soit bien avancée pour agir. Les travailleurs sont tous sous clé dans un grand bâtiment. Les gardes dorment presque tous dans un autre bâtiment non loin du premier. Seule une poignée d’entre eux est occupée à patrouiller autour des constructions. A mon avis il n’y a pas souvent d’incident. Ca doit jouer en notre faveur. C’est dylane qui part en reconnaissance, protégée par un sortilège d’invisibilité lancé par Nel.

Un cri de notre amie perce dans l’obscurité. Comment ont-ils pu la détecter ? Je n’ai pas entendu de chien aboyer. Sans réfléchir nous nous précipitons hors de notre couvert pour aller l’aider. Un gardien nous observe et hurle à son tour. L’alerte est donnée.
Pour gagner du temps je couvre d’une mare d’acide le sol qui se situe à la sortie du baraquement des miliciens. Alors qu’un des veilleurs s’avance vers moi, arme au poing, je projette une violente rafale d’eau vers lui. La puissance de l’attaque l’envoie valdinguer un peu plus loin. J’ai bien fait de profiter de la nuit pour préparer quelques sorts.
Très vite le combat s’engage entre mes compagnons et de plus en plus de miliciens. Les conditions nocturnes rendent la situation très chaotique. De plus la proximité entre assaillants et assaillis m’empêche de libérer ma magie de crainte d’accidentellement blesser mes compagnons.
Je garde l’esprit clair. Je vais m’occuper de quelque chose que je peux maîtriser. Je crois qu’il faut faire une croix sur la récupération des clés et l’opération discrète. C’est l’heure de faire dans le magique ! Je m’approche du mur du fond, enfin de la palissade qui maintien les travailleurs prisonniers. J’incante. Une lueur verte-grise nimbe mes mains et va recouvrir les planches grossièrement agencées. Très vite un peu de vapeur se crée à la surface du mur. Le bois se met à se désagréger sous mes yeux. C’est efficace mais ça prend un peu de temps. Derrière moi j’entends Erik qui ferraille et grogne. Un carreau d’arbalète siffle au dessus de mon épaule. Malgré cela je maintiens ma concentration, et mon dos exposé. Enfin l’ouverture est assez large pour que les prisonniers puissent l’emprunter. Je leur hurle de sortir et je prononce plusieurs fois le nom de Guff en m’époumonant. Les prisonniers n’étaient pas enchaînés, ils commencent donc à s’enfuir dans la désordre le plus total et le plus compréhensible.

Cette tache étant accomplie je fais demi-tour pour évaluer la situation. Elle n’est pas bonne du tout. Mes compagnons sont blessés, Dylane est couverte de sang. Ils croisent toujours le fer avec l’ennemi et un autre groupe s’approche d’eux. J’avais gardé un sortilège pour ce genre de situation. C’est la première fois que je le tente en situation réelle. Tandis que je prononce les paroles du sort, une sphère d’eau fumante se forme entre mes mains. Elle est aussi large que Bubulle. Il s’en dégage une énergie formidable. Je projette cette sphère d’acide vers le grand groupe d’ennemi. Mais je ne parviens pas à frapper une cible. Mon projectile de destruction continue donc sa course et va se fracasser contre un arbre un peu plus loin en déchaînant une véritable explosion de liquide corrosif. Malédiction ! Ce n’est pas un échec total puisque plusieurs ennemis tournent leur attention vers moi.
Dylane est vraiment à bout de forces. Pourquoi continuent-ils de combattre ? Je place un rempart d’eau pour les abriter des projectiles ennemis et hurle à pleins poumons un ordre de retraite. J’ai l’impression que mes propos sont entendus. Je me tourne alors vers la colonne de prisonniers qui fuit dans l’espoir de trouver Guff. Un des libérés m’indiquent qu’il n’y a pas de Guff parmi eux. Ce n’est pas vrai. Tout ce bazar pour rien ! Un signal d’alarme ébranle tous mes sens. C’est la robe de Bulwag ! En un éclair mon pouvoir est accordé au sien et sa magie est libérée. Un carreau est stoppé net à un pouce de ma cage thoracique. Il tombe au sol à mes pieds. Ça n’est pas passé loin. Il est urgent de décamper.
C’est couvert par Fenrir que je bats en retraite jusqu’au couvert des bois. Nos adversaires ne nous poursuivent pas immédiatement. Nous avons tué ou grièvement blessé une dizaine d’entre eux. Si on ajoute à cela leurs captifs qui prennent la poudre d’escampette, nous disposons d’un peu de temps avant qu’ils s’organisent et trouvent le courage de nous donner la chasse.

Nel nous rejoint, dans ses bras il tient Dylane. Elle est vraiment couverte de sang. Je vois tout de suite que son état est plus grave que ce que je pensais. Le sang est surtout le sien, elle est très pale et respire difficilement. I lest clair qu’elle va mourir dans quelques instants et encore une fois il n’y a rien que je puisse faire. Non, pas encore !
Je tente un coup de poker. J’appelle Sissifa. A peine ai-je prononcé son nom qu’elle apparaît sur mon épaule. C’est bien ce que je pensais elle ne m’a pas quitté d’une semelle depuis notre rencontre. Je lui demande si elle peut aider mon amie. Elle le peut mais elle exige de moi une promesse pour le faire. Je dois m’engager auprès de la fée si je veux qu’elle sauve mon amie. Qu’il en soit ainsi. Je ne peux pas laisser Dylane mourir, que dirai-je à Dalyne ? Je me tourne alors vers Sissifa et lui promet de l’aimer. Je me sens mal car ce n’est pas comme si l’amour pouvait se décider. La fée est tout de même satisfaite. Elle appelle des amis à elle et commence à courir dans les bois. Apparemment il faut la suivre.
Entourés par un cortège de fées invisibles nous courons à perdre haleine dans les bois. Nos jambes ont beau être deux fois plus grande que Sissifa dans son intégralité nous n’arrivons pas a la rattraper. Je n’ai pas le temps de me concentrer mais mes sens me bombardent d’impressions contradictoires. Nous ne nous déplaçons pas normalement. Nous sommes dans ces bois et pourtant nous sommes aussi ailleurs en même temps. Je suis convaincu que nous couvrons des distances énormes sans pourtant pouvoir dire que nous allons vite. Notre escorte est aussi de plus en plus fournie.

Nous pénétrons dans une immense clairière. Elle grouille littéralement d’ombres et de créatures féeriques plus étranges les unes que les autres. Je n’ai pas la possibilité de faire un inventaire exhaustif car une majestueuse licorne et sa progéniture sont devant moi. Ces créatures légendaires existent donc bel et bien. Leur beauté est à couper le souffle. Je n’arrive plus à détacher mon regard de ce spectacle.
Sissifa tire sur mon pantalon pour capter mon attention. Elle me dit de poser Dylane par terre afin que Nyria la soigne. Nyria ça doit être la licorne. On dit que leurs pouvoirs de guérison sont incroyables. Je transmets à Erik, qui s’exécute. Quand il la pose par terre je jurerai qu’elle n’est déjà plus parmi nous.
La licorne s’approche d’elle et nous nous éloignons. La licorne nous demande si notre amie est pure. Comment ? Je ne comprends pas bien la question. Ça peut vouloir dire tellement de choses. Pendant un moment je m’inquiète que son cœur contienne trop de noires rancunes et que la licorne refuse de la sauver. Mais visiblement la licorne la trouve à son gout. Une lueur dorée et argentée vient couvrir la créature et notre amie. Nous attendons le souffle coupé. Au bout de moments interminables je vois la poitrine de Dylane qui se soulève, elle respire à nouveau normalement ! Ses yeux s’ouvrent vers nous. Je suis soulagé. L’adrénaline me quitte et l’épuisement s’abat sur moi. Alors que mes amis se réjouissent et s’approche de notre revenante je n’oublie pas à qui nous devons ce miracle. Je remercie à haute voix la licorne qui s’éloigne déjà, suivie de son licorneau. C’est comme cela que l’on dit ? Ensuite je soulève Sissifa dans mes mains la serre contre moi et loi pose un baiser sur la joue. Elle est visiblement ravie. Elle me dit que nous devons partir. Je ne veux pas lui imposer l’exil. Je lui ai fait une promesse je lui propose donc de rester ici avec elle. Elle me fait comprendre qu’elle doit partir. C’est le prix de l’aide qu’elle nous a fournit. Qu’ai-je encore fait ?

***

La marche du retour a été beaucoup plus fatigante que celle de l’aller. Mes amis sont plutôt heureux. Je comprends leur joie mais je ne la partage pas entièrement. Je ne trouve pas que nous ayons lieux de nous réjouir. Notre mission pour Wesmer est une catastrophe. Je crains même que nous soyons désormais obligés de renoncer.
Dylane s’en est tirée. C’est bien en soi. Mais c’est la troisième fois qu’elle nous revient d’entre les morts. Ca m’inquiète. J’ai peur qu’il y ait des conséquences. Sa personnalité pourrait être affectée. Elle pourrait ne pas revenir seule. Ou pire ne plus pouvoir gagner l’au delà et errer telle une âme en peine quand la mort la fauchera définitivement. Ça pourrait être bientôt si nous continuons sur notre lancée.
Je suis maintenant lié à Sissifa. Je ne sais pas ce que j’ai promis exactement car elle se contente de ma parole sans m’avoir précisé quoi que ce soit. Je continue à penser qu’elle ne m’aime pas. Mais qu’en sais-je ? Ce n’est pas comme si j’étais un expert en fées ou en amour. Il se peut que ce mot n’ait pas tout à fait le même sens pour des immortels que pour nous. De toute façon je vais le découvrir. J’ai donné ma parole. Nous lui devons beaucoup et elle a été bannie de chez elle pour moi. Le moins que je puisse faire c’est de me dévouer à elle et de la protéger de tout mon être. Ce n’est que justice.
Mes compagnons donnent l’impression de trouver la situation drôle. Comme si Sissifa n’était qu’un jouet ou un outil que nous avons utilisé. Ne comprennent-ils pas ce que j’ai fait pour eux ? Que c’est pour cela que maintenant je dois faire la même chose pour elle. Sont-ce les épreuves que nous avons traversées qui les ont privés d’empathie ? Ou bien en étaient-ils déjà peu pourvu avant ?
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Message  Pollonium Ven 25 Oct - 10:49

Nous voici reposés et remis de nos émotions. Qu’allons-nous faire maintenant ? Faute de mieux nous nous querellons sur la marche à suivre. Notre redoutable efficacité dans toute sa splendeur !
Pendant que nous palabrons sans efficacité Sissifa surgit de nulle part et m’apporte à manger. Dans ses mains minuscules sont posées trois petites baies. Elle ne se rend pas compte de la quantité de nourriture que je dois ingurgiter chaque jour, mais l’intention est d’une extrême gentillesse. Je la remercie et déguste consciencieusement le produit de sa cueillette. Bien entendu les autres ne loupent pas une si belle occasion de se payer ma tête. Peu importe.
La conversation reprend de plus belle. J’ai l’impression que personne n’écoute les autres. Soit, autant faire de même. J’en profite pour reformer un corps en eau pur accueillir Bubulle. Une fois cette tache accomplie je retourne à la conversation de mes amis. Dylane et Nel se chamaillent. Erik est étrangement silencieux, et fixe. Que regarde t-il ? Je suis son regard. Au loin, à la limite de mon champ de vision, une silhouette en robe blanche se déplace et disparaît. Mon regard croise celui d’Erik. Allons bon, qu’est-ce encore ? Une fée, un fantôme ? Nous nous levons tout les deux en même temps et nous dirigeons faire le dernier endroit où nous avons vu la silhouette.
Elle se tenait à la lisière de la forêt, à quelques pas des berges de l’Alum. Mais elle a disparue. Aucune trace d’elle à l’horizon. Sur une intuition je scrute aussi l’eau du fleuve. Je jurerai qu’une silhouette en blanc est apparue dans les remous ! Sans perdre un instant je conjure un esprit de l’eau afin qu’il me transporte sur le fleuve. L’un d’entre eux répond immédiatement à mon appel et vient occuper le corps à forme de dauphin que j’ai préparé pour lui. Je m’agrippe à lui et nous filons aussitôt à la surface des flots. Depuis la rive les autres me guident. La silhouette blanche à déjà bien descendu en aval. Quand j’arrive à son niveau j’attrape un morceau de tissu et tire dessus. C’est un corps de femme que je ramène à moi. J’ordonne à ma monture de me ramener au rivage le plus vite possible. Je traîne le corps jusqu’à une surface solide et l’examine enfin. Il s’agit d’une jeune femme, plutôt jolie, à l’abondante chevelure blonde. Son ventre et sa poitrine rebondis m’indiquent qu’elle est enceinte. Dans ses vêtements mouillés elle serait un spectacle plutôt joli à regarder, si seulement elle respirait ! Il n’est peut-être pas trop tard, je commence la manœuvre de bouche-à-bouche. Je garde mon calme et j’applique la méthode. J’entends que les autres arrivent. Je continue. Ma persévérance paye car la jeune femme expulse l’eau qui obstrue ses poumons… directement dans ma bouche ! Je commence moi-même à m’étrangler. On ne m’avait pas prévenu pour ca. C’était logique pourtant. J’aurai du y penser.
Une fois que ma respiration est redevenue normale je commence aussitôt à demander aux esprits de l’eau de m’aider à sécher les vêtements de notre inconnue ainsi que les miens. Dans son état un coup de froid ne lui fera aucun bien. Un fin halo vert-doré partant des mes mains et nimbant les vêtements en question m’indique que mes supplications ont été entendues. Tachons maintenant de savoir ce qui est arrivée à cette pauvre femme.

Je n’ai pas le droit aux remerciements ou à la gratitude. Notre rescapée est en pleurs. Elle sanglote, elle tremble. Elle ne répond que difficilement à nos questions et j’ai le plus grand mal à la comprendre. On dirait qu’elle se nomme Suzie et tout porte à croire qu’elle à voulu mettre fin à ses jours. Pourquoi une femme aussi jolie, et sur le point de donner la vie, voudrait-elle mourir ?
Elle finit par bredouiller que Geoffrey, son mari, est mort. Elle est orpheline et sa belle famille l’a chassée. Elle n’a pas d’argent pas de toit. Elle ne voit pas comment son enfant pourrait survivre alors elle préfère mourir avec lui avant qu’il ne naisse. Je crois que se condition plus le chagrin la font dérailler un peu. Si nous ne l’aidons et ne la surveillons pas je parierai qu’elle sera morte d’ici quelques heures. Je fais de mon mieux pour la faire parler et la faire manger. Elle n’est pas très coopérative. Elle parle plus toute seule qu’avec moi.
Je manque de m’étrangler une seconde fois quand elle m’apprend la cause de son malheur. Son mari est mort la veille, tué par un fou sur les remparts ! Erik, espèce d’andouille nordique, tu fois ce que tu as fait ? Et nous dans le camp de travailleur ? Nous avons tué ou estropié au moins une grosse poignée de gardes. Eux aussi ont une famille… je suppose que Suzie est un message divin. Un avertissement ou une chance de s’amender. D’ailleurs Shaal verra t-il d’un bon œil que j’ai sauvé des noyés ? Peu probable. D’un autre coté, il a déjà emmené une femme enceinte qui m’était chère dans son royaume. Il va falloir trouver un compromis. Je vais d’abords prier Neela, qui est connue pour porter secours aux naufragés. Elle arrivera peut-être à intercéder auprès de Shaal. C’est son père après tout. Ensuite je m’adresserai moi aussi à Shaal. Et une fois que tout cela sera réglé il faudra enfin décider tout le monde sur la suite des opérations.

***

Tout n’est pas encore parfait mais il y a du mieux. Pour commencer Sissifa, avec l’aide de ses « cousins » a trouvé la localisation de Guff. Je n’étais pas partant pour cette idée au contraire de Nel qui trouve normal de faire prendre des risques inconsidérés aux fées. Finalement c’est Sissifa qui a décidé, sans doute pour me montrer sa valeur et me faire plaisir. Elle ne comprend pas qu’elle n’en a pas besoin et que je ne me pardonnerai pas si une seule fée est blessée a cause nous. Quoi qu’il en soit nous savons maintenant que Guff est toujours au travail. Nous avons donc une dernière chance de réussir notre mission.
Erik n’a pas réussi à nous trouver de la nourriture dans les bois. A mon avis cette chasse était surtout un prétexte pour s’éloigner de Suzie. Le colosse est mal à l’aise et sa culpabilité se lit sur son visage en dépit de toutes ses tentatives de dissimulation et de changement de sujet. Quoi qu’il en soit nous n’allons pas mourir de faim puisque Edelle a eu la bonne idée d’aller nous acheter des provisions dans une ferme. Notre état financier doit être réellement lamentable puisque c’est moi qui ai du fournir les fonds nécessaires à ces acquisitions !
Suzie est toujours déprimée. Elle refuse de manger et elle a peur de Sissifa. Mais au moins elle parle et ne tente pas de nous fausser compagnie ou de se suicider. On peut voir cela comme un progrès. Je me sens inutile et je suis gêné. Je n’arrive pas à trouver les mots capables de lui redonner foi en la vie. En même temps je me sens un peu coupable de ses malheurs. Qu’allons-nous faire d’elle ? Je pense que la ramener à Norek est le moins que nous puissions faire. La bas on trouvera, je l’espère, des personnes à même de l’aider elle et son enfant à naître. Nous verrons cela quand nous aurons récupéré Guff.

***

J’inspire un grand coup pendant que Nel parachève le sort d’invisibilité qu’il va me lancer. Si nous suivons le plan tout devrait bien se passer. Cette fois-ci nous y allons de jour. Guff devrait être plus accessible ainsi. Dylane et Suzie sont suffisamment loin de l’opération pour que je n’aie pas à m’inquiéter pour elles. Nel a fini. C’est ça être invisible ? Je ne me sens pas différent, mais de toute évidence Erik et Nel ne me voient plus. Sissfa par contre semble savoir ou je me trouve. Bon si tout est prêt, allons y.

Sissifa, Nel et moi-même avançons, invisibles, au milieu du chantier d’abattage. Les arbres abattus, le bruit et le manque de professionnalisme des gardes nous facilitent grandement la tache. J’espère juste que je vais au bon endroit. C’est dur à dire quand on ne voit pas ses guides !
Mes craintes se dissipent quand ma fée apparaît sur un tronc à quelques mètres de moi. Le bûcheron de fortune situé juste en face d’elle est surpris, mais pas effrayé. Il commence à lui parler. Il correspond à la description, ça doit être Guff. Comme tout les autres travailleurs de force des fers sont passés à ses poignets et relié par une chaîne à un piquet en bois planté dans le sol à plusieurs mètres de la.
Je m’approche de lui et lui murmure de se tenir prêt. J’attends le bon moment. Quand plus aucun garde ne regarde, même vaguement, dans notre direction, j’entre en action. Je déclame une prière silencieuse au destructeur et à mes amis esprits de l’eau. Des volutes de magie vert-orangé nimbent mes mains et rongent en un éclair les maillons des chaines de guff que je serre à l’intérieur d’elles. La magie agit plus vite que je ne le pensais. Le regard perplexe que Guff porte sur moi me confirme que je ne suis plus invisible. Non tu ne me connais pas. Au fait c’est le moment de courir ! Nous détalons tous deux comme des beaux diables sans même jeter un regard derrière nous. Il y a bien du bruit et des cris, mais je suis trop occupé à courir pour y prêter attention.

***

Nous sommes tous réunis autour d’un bon feu de camp. L’odeur de la nourriture en train de cuire a un effet très positif sur Guff qui commence à délier sa langue. Il est vrai que la situation doit être étrange pour lui. Il n’a aucune idée de qui nous sommes.
Pendant que nous commençons à manger il nous raconte sa surprenante histoire. Il y a plus de trente ans de cela il a provoqué la colère d’un homme influent en s’éprenant de sa fille. Pour le punir l’homme fit appel à une puissante sorcière qui lui lança une malédiction. Depuis lors il doit se déplacer en permanence vers de nouveaux lieux sous peine de voir ses forces vitales s’amenuiser jusqu’à la mort.
Cette histoire est des plus abracadabrantes et pourtant l’état de santé de Guff prouve ses dires. Il est faible mais cette faiblesse n’a pas l’air naturelle. Il me laisse procéder à un examen magique de sa personne. Une magie à l’aura noire est bien en action sur lui. Quand je m’y intéresse de plus prés je constate qu’elle est bien plus puissante que la plupart des magies que j’ai pu voir à ce jour ! Impossible pour moi de l’aider avec mes propres compétences magiques. Ce pauvre Guff n’a pas de chance. Maudit puis condamner aux travaux forcés à vie pour s’être trouvé au mauvais endroit au mauvais moment.

Nous abordons ensuite le cœur du sujet, le rularon. Encore une fois Guff coopère de bon cœur. Il a trouvé la roche dans les montagnes à l’ouest de Norek devant un ancien complexe minier. Une grosse voix peu bienveillante et des « cailloux qui volent » l’ont obligé à quitter les lieux avant d’avoir pu explorer plus en profondeur. C’est mystérieux mais c’est déjà ça !
A cause de sa malédiction Guff ne pourra pas revenir avec nous pour raconter son histoire à Wesmer. Il nous dessine donc une carte très rudimentaire pour nous permettre de retrouver le potentiel gisement.

Il nous faut ensuite nous séparer. Je veille à ce que Guff ait quelques provisions et je lui verse une petite somme. Je prie les dieux pour qu’il n’ait pas d’autres ennuis dans sa longue errance. Je me fais également la promesse de trouver un moyen de briser sa malédiction. Ce sera sans doute plus facile que de remettre la main sur lui un jour. Mais qui sait ? Je lui souhaite bonne route tandis que notre petite troupe reprend la route en sens inverse. Retour à Norek avec un chasseur de primes en moins, une fée et une veuve bientôt maman en plus. Décidément il nous en arrive des choses.

***

Rien de tel qu’une bonne nuit à l’auberge pour oublier le coucher à la dure sur le bord de la route. La dame aux cheveux rouges n’est peut être pas aussi prestigieuse que le Rêve du chevalier mais elle en reste néanmoins confortable. C’est en plus un endroit plus adapté pour Suzie. Cette dernière reste déprimée mais semble nous avoir pris comme bouée de sauvetage. Quand nous mentionnons que nous allons lui trouver un endroit où rester elle geint que nous voulons nous débarrasser d’elle. C’est donc qu’elle ne se sent pas si mal avec nous. Par contre c’est vrai on veut se débarrasser d’elle. Ce n’est pas parce qu’elle nous gène mais plutôt à cause de notre mode de vie dangereux. Si ça ne tenait qu’a moi nous nous occuperions d’elle. Ce ne serait que justice. Quoi qu’il en soit c’est Erik, très mal à l’aise, qui lui tiendra compagnie pendant que nous allons rendre compte à Wesmer.

Alors que nous arrivons Dylane, Nel et moi au Marché de l’empire, Wesmer nous aperçoit depuis l’intérieur de sa boutique. La réaction de l’homme me prend de vitesse. Il se rue contre la porte et la verrouille, nous bloquant ainsi à l’exterieur. « C’est fermé, allez-vous en » Nous lance t-il. Que ce passe t-il ? Koddot aurait-il fait un compte rendu peu flatteur ou est-ce autre chose ?
Nous décidons d’insister pour tirer les choses au clair. En passant par derrière nous trouvons une porte non verrouillée. Quand il nous voit à l’intérieur de son magasin, Wesmer est complètement paniqué et nous ordonne de partir. Comme nous n’obtempérons pas il tente de fuir. Nel le saisit aux poignets. Il se met à crier au crime. Un passant devant la vitrine est témoin de la scène et part en criant à la milice. Il faut faire vite, je commence à me replier. Mes compagnons ne m’imitent pas et restent pour tirer les vers du nez au marchand.
J’ai donc tout le loisir de voir la milice arriver sur zone et les embarquer. Bon sang ! Fallait-il vraiment se faire capturer ? Je suis le petit détachement à bonne distance. A l’attitude des miliciens je dirais qu’il n’y a pas de grosses charges de retenues. Ils sont calmes et pas sur le qui vive. Ils amènent mes mais jusqu’à une grande structure et les vont entrer à l’intérieur. Je repère les lieux à distance et pose des questions aux passants. Il s’agit des chambres de lois. Bon je n’ai plus qu’à attendre en croisant les doigts. Quelques prières ne feraient pas de mal. Mais « S’il vous plait dieux ne mettez pas mes amis en prison » ne me parait pas une prière digne de ce nom.

***

Ça doit faire une heure que j’attends dehors. Ce n’est pas bon signe. Ou alors la justice prend plus de temps ici qu’à Tharp. Je me demande comment Erik s’en sort de son coté.
Enfin les voila qui ressortent. Ils ne sont plus escortés et sont visiblement sereins. Ils sont même satisfaits à en juger sur leur visage. Ils me disent avoir rencontré une certaine Duna Revin, la conseillère chargée de la magie ! Elle les a dédommagés pour notre travail et nous confie une autre mission. Il s’agit tout naturellement d’enquêter sur le lieu ou Guff a trouvé son échantillon. Si le conseil se mêle de l’affaire je comprends mieux la réaction de Wesmer.

***

Nous avons trouvé une organisation qui va s’occuper de Suzie. Nous leur avons fait un don généreux. La jeune femme n’est pas ravie de nous quitter. Elle changerait sans doute d’avis si elle savait que nous avons causé la mort de son mari.  
Nous avons récupérer des chevaux, une carte locale, des provisions, du matériel de mine et de géologie. Nous sommes fin prêts. C’est le moment de partir pour une nouvelle aventure.
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