Le Gobelin Farceur - Association de Jeux à Alençon
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
Le Deal du moment : -40%
-40% sur le Pack Gaming Mario PDP Manette filaire + ...
Voir le deal
29.99 €

17 - Les égouts de Norek

Aller en bas

17 - Les égouts de Norek Empty 17 - Les égouts de Norek

Message  Pollonium Sam 16 Nov - 22:40

Cela doit bien faire une demi-heure que je patiente assis dans ce couloir. Ma blessure au thorax est bénigne et elle a été pansée. Cela ne m’empêche pas de ressentir avec douleur chacune de mes inspirations. L’inactivité me pousse à les compter. Mes doigts aussi me font souffrir. J’ai comme une légère sensation de brûlure et de courbature et je n’arrive pas à en identifier la cause. Mais bon je n’ai pas à me plaindre Dylane et Erik sont bien plus mal en point que moi. Qu’importe, ils sont en sécurité pour le moment.
Je m’inquiète bien plus pour Sissifa et pour Suzie. J’espère que ma pixie arrivera à s’en sortir en ville. Elle n’est pas habituée à ce genre d’environnement. Quand à Suzie puissent nos ennemis ne pas avoir repéré que nous allions souvent la voir.
Mes cogitations portent aussi sur le cas de Wesmer. Le pauvre homme est-il toujours de ce monde ? Mes prières à Réann ont-elles suffi à le protéger ? J’en doute et je n’ose pas demander confirmation à Dylane… Si jamais elle l’a assassiné je ne pourrais plus voyager avec elle. Je devrai même sans doute la livrer à la justice… Elle ne me pardonnera jamais pour cela et Nel non plus. C’est bien cela si jamais elle assassine de sang froid un innocent notre petit groupe sera détruit. Quel sera alors l’avenir pour Dalyne ? Me laisseront-ils retourner à Nomikos ? J’ai comme l’idée que leur avoir envoyé une copie de mon rapport de mission pour Duna Revin ne doit pas suffire…

La porte s’ouvre enfin. Le sergent Mintle franchit son pas et me fait signe de rentrer. La pièce est plutôt exiguë. Avec l’étagère, le coffre, le lourd bureau en bois et les deux solides chaises il reste à peine assez de place pour aller s’installer.
Le sergent me regarde d’un air sévère tout en lissant son abondante moustache. Il saisit une plume et la plonge dans l’encrier à coté de lui. Il la rapproche ensuite de la feuille qui est posée devant lui. L’entête du document est déjà rempli et visiblement il n’attend plus que moi pour le compléter.


« Bonjour. Comme vous le savez je suis le sergent Mintle. Veuillez décliner votre identité. »
« Bonjour à vous sergent. On m’appelle Wao l’indécis. »
« Si je ne me trompe pas vous n’êtes pas Noreltien.  Pouvez-vous me rappeler la raison de votre présence en ville. »
« En effet je viens du royaume d’Uj, au sud d’Emer. Je suis venu à Norek afin d’étudier la magie. »

Puissent les dieux ne pas trop m’en vouloir pour ses demi-vérités.
« Très bien. Racontez-moi comment vous vous êtes retrouvés impliqués dans cette sombre affaire.»
« Cela à commencé hier vers huit heures. J’étais en train de prendre mon petit déjeuner à l’auberge La dame aux cheveux rouges. Alors que j’attendais mes compagnons un homme est venu directement me trouver. Cet homme vous ressemblait en tout point. Il portait le même uniforme que vous, y compris votre insigne.»

Alors que je montre sa croix posée sur un ruban jaune je pense qu’il est tout à fait possible que je sois en train de m’adresser au faux Mintle. Je ne suis pas très physionomiste et l’imposteur copiait à la perfection, les intonations, les gestes et les expressions de mon interlocuteur. C’est bien simple si Dylane ne m’avait pas signalé que seules ses dagues le trahissaient j’aurai pensé qu’il n’y avait en tout et pour tout qu’un seul Mintle et qu’il était un agent double.
« Il s’est présenté à moi comme étant le sergent Mintle en mission pour le chancelier Umar Winmoy. Il a mentionné avoir entendu parler du service que mes compagnons et moi-même avions rendu à la chancelière Duna Revin.»
L’espace d’un fugace instant je vois la perplexité s’afficher sur les traits de mon interlocuteur. Mais il ne me demande pas la nature dudit service et continue à m’écouter calmement tout en noircissant d’encre le document situé devant lui.
« Il m’a parlé d’une mission que la milice organisait afin de déloger et de capturer des membres de la guilde des voleurs. D’après lui les criminels ne s’attendaient pas a ce que des civils prêtent main forte aux miliciens. Notre assistance à l’opération garantissait donc un effet de surprise.»
« Que vous a-t-il demandé de faire exactement ?»
« Il m’a demandé de le rejoindre sous le pont que nous avons montré à vos hommes. La il était question que nous nous infiltrions dans le territoire souterrain des voleurs par un passage dissimulé. Une fois en position nous avions pour mission de tenir un poste de garde et de couper la retraite des criminels pendant que la milice menait son opération à bien.»
« Vous vous êtes contentés de si peu d’informations et d’un délai si court pour croire cette personne et accepter son offre ?»
« Je sais que parfois le temps fait défaut. Moins longtemps les personnes impliquées sont au courant moins il y a de chances pour que l’ennemi ne découvre ce qui se trame. Je n’avais en outre aucune raison de douter de la bonne foi de mon interlocuteur ni de la légitimité de ses actions. Il m’a paru normal d’assister un représentant de la loi.»
« Rien ne vous a semblé étrange dans cette situation ?»
« C’était inhabituel mais plausible.»

Bien sur que j’étais surpris ! Le délai si court. La présence d’un seul homme comme pour être discret, mais en uniforme. Mais bon je ne vais pas dire à ce représentant de l’ordre que je me suis jeté sur cette mission pour avoir Dylane à l’œil et l’empêcher d’assassiner un innocent. De toute façon le meilleur moyen d’en savoir plus était d’aller à ce rendez-vous.
« Racontez-moi ce qu’il s’est passé avec mon double sous le pont.»
« Pas grand chose. Il nous attendait avec du matériel. Il nous a dessiné un plan sommaire des lieux d’après les rapports de ses indicateurs. Il est ensuite parti retrouver ses hommes. Enfin c’est ce qu’il nous a dit. Après son départ nous avons dégagé l’accès qui était dissimulé derrière la maçonnerie.»
« Vous vous êtes ensuite introduit dans le complexe ?»
« Non pas immédiatement. Il nous avait donné une heure pour être en position. Nous pensions avoir le temps. Le réduit d’accès n’était pas aéré nous sommes donc restés un peu dehors afin de l’assainir un peu.»
« Et comment cela s’est-il déroulé à l’intérieur ?»
« Nous avons vite réalisé que nous nous trouvions dans un véritable dédale. Le plan que l’on nous avait fourni était trop sommaire. Il nous a donc fallu plus de temps que prévu pour trouver la salle de garde. Nous étions en retard mais il ne s’est rien passé de particulier pendant cette période.
Ça c’est corsé quand nous sommes entrés dans notre objectif. Il y avait la une dizaine de criminels. Ils n’ont pas voulu parlementer et ont engagé le combat dès qu’ils nous ont repérés. Ça s’est passé très vite. Nous en avons éliminé les trois quarts et les survivants ont fui. Nous étions en position et nous n’attendions plus que l’arrivée des miliciens. J’ai profité du répit pour  soigner mon ami Erik qui avait reçu un carreau d’arbalète. J’ai aussi stabilisé un des malandrins mais je n’ai rien pu faire pour un autre qui était trop sévèrement blessé.»

« Pourquoi avoir soigné ce criminel ?»
« Il n’était plus hostile et je pensais que la milice souhaiterait en interroger et en juger certains.»
« Et ensuite ?»
« C’est la que tout à mal tourné. Pendant que nous attendions des renforts qui ne sont jamais arrivés, nos assaillants nous ont encerclés. Ils devaient être au moins une vingtaine. Ils nous ont tentés de nous pousser à nous rendre et ils nous ont aussi menacés.
En réalité ils voulaient juste gagner du temps. Je ne me souviens plus des termes exact mais leur porte-paroles a insinué que nous avions été piégé depuis le début. Puis il a lancé l’assaut.»

« Comment s’est déroulé le combat ?»
« Ils sont arrivés en force d’un coté tandis qu’un autre groupe tentait de nous prendre discrètement à revers. Par chance nous avons percé à jour leur manœuvre.
Le combat à proprement parlé était trop confus pour que je puisse vous le raconter en détail. Tout ce que j peux vous dire c’est que dans ce chaos nous avons éliminé ou neutralisé la quasi-totalité de nos assaillants. Cela n’a pas été sans conséquences puisque mes compagnons furent très sérieusement blessés.»

Rien que de repenser à la scène j’en ai des haut-le-cœur. Les cris des blessés, les râles des mourants, le sang répandu partout dans la demi-obscurité, l’odeur de viscères et d’urine, la chair fumante rongée par l’acide  et les cadavres disloqués… C’est un miracle qu’aucun de nous ne soit mort. Je ne fini pas d’en remercier les dieux.
« Vous n’étiez que trois personnes et n’avez subit aucune perte ?»
« C’est bien cela. Mais il s’en est fallu de peu. Quand le chef des bandits à fui il n’a pas dut se rendre compte de l’état dans lequel nous nous trouvions. Les seigneurs d’Orhan doivent veiller sur nous.»

Je donnerai cher pour savoir ce que pense mon interlocuteur. Nous prend-il pour des insensés ? Des espions surentraînés ? Des affabulateurs ?
« Qu’avez-vous fait ensuite ?»
« Tout portait à croire que nos adversaires disposaient encore d’autres troupes. Mais dans notre état nous ne pouvions plus les affronter. A l’aide d’un plan trouvé sur place, celui que je vous ai remis hier, nous avons battu en retraite. Les bandits nous talonnaient de peu, l’un d’entre eux à même réussi à m’arracher une chaussure avant que je bloque temporairement le passage par magie. Une fois de retour à la surface nous avons vite repéré des personnes suspectes parmi les  badauds. Tout semblait indiquer qu’on allait nous achever au beau milieu de la rue. Mais le destin a voulu qu’une patrouille passe par la à ce moment précis. C’est la que vos hommes nous ont porté secours. La suite vous la connaissez.»
« Très bien. Voila qui est consigné. Avez-vous une idée de qui à bien pu souhaiter votre mort et pourquoi ?»
« Absolument pas. Comme je vous l’ai dit nous sommes plutôt nouveaux en ville. Je ne vois pas qui pourrait bien nous en vouloir.»

Me revoilà en train de mentir. J’ai des soupçons bien sur. Le contrat sur Wesmer ne peut pas être une coïncidence. On cherche à faire disparaître toutes les personnes qui savent pour le Rularon. A qui cela profiterait-il ? Le seul nom qui me vient à l’esprit pour le moment est celui de Duna Revin. La chancelière voudrait-elle garder pour elle seule le métal sans en parler à se petits camarades ?
Je ne sais pas si je dois espérer ou redouter que ce soit cela. Quels autres ennemis avons-nous ? Ceux qui recherchent Dalyne, mais ils ne peuvent pas savoir que nous sommes ici… A moins qu’ils ne disposent d’espions très performants dans le conseil. Dans quel nids de scorpions sommes nous encore tombés ?

« Nous en avons fini. Si vous le voulez bien on va vous raccompagner à votre chambre.»
Pollonium
Pollonium
Dévoileur de mondes
Dévoileur de mondes

Messages : 442
Date d'inscription : 28/04/2012
Age : 40
Localisation : Saint cyr en pail

Personnage
Nom: Julien
Race: Crabe radioactif

Revenir en haut Aller en bas

Revenir en haut


 
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum