Cadwallon - Le coin des As d'opale

Enfin, nous trouvons un lieu d’expérimentation décent, alors que le Ragnarock venait à retarder nos recherches à Dirz même. Cela m’arrange bien, mes confrères ne voyaient pas d’un bon œil mes recherches. C’était bien l’un des rares interdits que nous n’avions pas franchi, après tout.
Je ne pensais me pencher sur l’après-vie, sans en appeler à cette magie si peu fiable qu’est la nécromancie.

En l’an 210, c’est bien après des pérégrinations que nous trouvâmes asile, près de l’archipel des Immobilis, dans d’anciennes ruines Cynwall abandonnées. Un instinct Syhar sans doute, il y avait en accostant un air tout à fait particulier. Mon équipage et moi ne purent résister à l’envie de nous installer dans ce lieu plein de promesses, plein de mystères.

231 : ces souterrains sont admirables. Malgré l’esprit de « La Reine », celle que les anciens autochtones appelaient « la mère », que nous avis pris soin de sceller dans la salle des rituels, l’endroit semble parfait, emprunt à de grande découverte. Je regrette que nous ne puissions mettre la main sur la relique que l’esprit retient. S’il s’agit bien de l’antique artefact que les renégats vénéraient, alors ce dernier serait très utile dans le cadre de nos recherches.
Je ne peux cependant pas prendre le risque de sacrifier d’autres hommes, depuis que « Le Féal » à décimé plus de la moitié des miens, dont des scientifiques de renoms. Les pauvres n’étaient pas préparés à cette bataille.

245 : Les gobelins accostent toujours plus nombreux. Je ne suis pas mécontent qu’ils se contentent des côtes. A la fois, ils ne mettront pas le nez dans nos affaires, et en même temps, il sera facile pour nos hommes de ramener des échantillons, à l’aide de la nouvelle espèce canine que nous avons développé, un croisement entre des sauriens et des loups qui rodaient près de ces ruines. Si la première expérience ne donna que des spécimens grotesque (que certains s’évertuaient à qualifier d’adorables), les autres spécimens étaient incroyablement féroces mais dociles. Zita a laissé fuir les premiers sujets. Peu de chances qu’ils survivent et alertent les populations voisines, mais nous réservons à cette dernière un traitement édifiant : en effet, notre équipe de recherche à découvert ce qui semble être un étrange portail dans des souterrains.
Le féal est toujours quant à lui maintenu en cellule. Nous n’avons toujours aucune idée de sa nature : homme, ange, démon ? Cet être inachevé, cet ange à une aile, nous sera certainement bientôt utile.

261 : Aganh continue de superviser le projet. Malgré le soutien des mutagènes, je ne donne pas longtemps à cette vielle carne pour trépasser. Nous lui préparons d’ailleurs déjà un traitement de faveur pour qu’il puisse se satisfaire de continuer à soutenir la cause Syhar.

269 : notre projet avance au delà de toute expérience. Le portail sur le labyrinthe de Creufond constitue une zone d’expérimentation parfaite, et nos hommes se chargent de ramener régulièrement des ressources pour alimenter nos expériences, quand le Féal ne s’y trouve pas.
Ce dernier m’étonne toujours plus : tandis que nos échantillons, voire nos propres hommes, ne deviennent plus que des créatures sordides dénuées d’esprit, le Féal, malgré son corps éprouvé, conserve sa haine féroce envers nos hommes, comme si son esprit restait intact, inébranlable.

270 : Avons-nous réussi là où le vieux Aganh avait échoué ? Comme il l’avait prédit, Creufond eu tôt fait de changer la nature profonde de nos sujets. Le Féal échappa à tout contrôle, et il devint la créature que nous connaissons tous et que personne n’ose plus approcher à la surface. Comment a-t-il pu sortir de Creufond ? Tant de choses me font perdre mon esprit rigoureusement scientifique ces derniers temps, j’en viens à penser que le dieu mort a eu pitié de lui. Nos recherches étaient pourtant si près du but.

272 : Tout va de mal en pis. Ces raclures des méandres semblent convaincues de l’existence de nos recherches. J’ai caché en lieu sûr le peu d’essence divine que nous avions réussir à extraire du Feal. J’espère juste qu’elles ne tomberont pas dans les mains d’Achéron.

La mort a beaucoup de choses à nous apprendre, et lui a appris beaucoup. C’est le dieu mort lui-même qui me l’a chuchoté. Un beau présent que ce secret avoué à demi-mots. Dans ses rêves, il m’a montré la clef. Il doit revenir de son dernier voyage. Ainsi, il ne sera plus mortel, et, abandonnant ses souffrances, le fils aidera son créateur, vainquant les gardiens de son sommeil. Je vais réussir là où tous les ancêtres avaient échoués : il sera un dieu, rallié à notre cause. Le dieu mort me l’a montré.