Kyra, la Lionne Rouge - Découverte de Dernier Rempart

Le dîner vient d'être servi à la Loutre Dorée, une auberge du Guet des Trois Pins, au sud de la région de Dernier Rempart. Je m'empare d'une assiette et je m'installe dans les marches pour manger. Ainsi j'ai une belle vue sur l'assemblée. Et on me fera pas chier quand je bouffe !

Soudain cinq soldats rentrent dans l'auberge. L'un d'eux se place sur la scène à droite de l'entrée et commence à déclamer un discours. Les soldats recherchent des volontaires pour une mission d'éclaireurs. Des tas de gens commencent à faire la queue pour postuler à l'offre. C'est intéressant... mais j'aimerai d'abord voir qui se présente.

La première personne est un solide guerrier, une brute épaisse probablement. Il se présente sous le nom de Fenrir. Il balance la lance qu'on lui confie sur un soldat censé évaluer ses capacités. J'avais dans l'idée que lance est une arme d'hast... pas de jet... mais bon. C'est plutôt surprenant de s'en servir ainsi, et du coup efficace.

Puis vient le tour d'un autre guerrier. Mais dès qu'il se présente sous le nom de Mirziki, je comprends qu'il s'agit d'une femme et non d'un homme. Elle parle -enfin le terme exact pour ce niveau sonore serait plutôt cri- très fort et ne cesse de menacer tous les soldats de leurs arracher les couilles. Charmant... surtout envers son potentiel employeur. Enfin j'imagine que le lieutenant recruteur doit être habitué à ce genre d'animal.

Ensuite s'avance une jeune femme vêtue d'une robe bleue pour le moins voyante. Elle est protégée par une capuche et je ne distingue pas bien ses traits, mais elle semble un brin singulière, peut-être pas une humaine. Elle se prénomme Valtyra. Elle est suivie par une étrange petite créature qui semble écrasée sous le poids des bagages qu'elle porte. Il s'agit en fait d'un kobold. Il dit s'appeler Kilbo.

D'autres personnes se présentent mais je n'y prête pas grande attention. Il y a une espèce de marchand et un vagabond. Mais j'ai mon assiette à finir. Je dois me présenter pour l'offre car l'argent commence à manquer.

Je me présente donc devant le lieutenant recruteur. Comme souvent les gens me prennent pour une simple gamine. Mais, même si je n'ai que seize ans, je suis loin d'être incapable de me débrouiller. Il me propose une épée d'entraînement et un soldat contre lequel me battre. Je viens juste de manger... je suis pas au meilleur de ma forme. Du coup je rentre en rage, je balance un coup dans le soldat et je le projette à terre. Puis je lui enchaîne deux ou trois coups de pieds. Pas fort... mais juste histoire de montrer que je suis aussi capable que n'importe quel combattant dans cette pièce. Le lieutenant n'hésite pas un instant et m'engage. Cool !

Une fois l'équipe constituée, le lieutenant nous parle un peu plus de la mission. Il faut se rendre à un village plus au nord où les membres d'une patrouille ont été retrouvés décimés. Un hameau, Cervais, serait à une heure de l'endroit où l'incident est arrivé. Il faut donc se rendre là-bas pour éclaircir le mystère. On doit partir d'ici une heure. Ont été engagé toutes les personnes dont j'ai entendu les noms, et un vagabond.

Une heure plus tard, je fais sortir mon poney de guerre de l'écurie. Mon fidèle Sokett. Il a encore semé la terreur dans l'écurie et le palefrenier semble ravi de s'en séparer. De plus le lieutenant semble déjà au courant du caractère plutôt hargneux de ma monture. Je sourie à Sokett. Une vraie terreur !

Nous commençons le voyage de nuit. Mais, très vite, Sokett décide de s'arrêter. Je descends aussitôt et je commence à détacher mes affaires pour la nuit. Le lieutenant semble mécontent de la situation, enfin si il veut tenter de faire bouger Sokett, c'est son problème, moi je ne m'y essaie pas. C'est inutile !

Du coup on va faire la pause maintenant. Les soldats et quelques unes des personnes engagées s'organisent pour les tours de garde. Pendant ce temps là je chante une chanson grivoise à mon poney. Cela l'aide à dormir. Et moi ça m'amuse !

Réveil... le lendemain... et ce n'est pas encore vraiment ce que j’appelle le matin. Il est bien trop tôt pour ces conneries... J'harnache donc Sokett, les yeux à moitié fermés de sommeil en manque. Puis on se remet en route vers le nord.

Alors que mon poney me guide le long du chemin à suivre, je suis soudain réveillée par un cor. Il fait jour désormais. J'observe les soldats ralentir l'allure des montures, sûrement pour éviter d'effrayer les paysans qui sont sur le chemin en face de nous. Ces derniers sont forts sympathiques et nous proposent à manger. Je descends énergiquement de ma monture et je demande des croissants. J'adore ça ! Puis, après que Sokett ai manqué de mordre un gars qui voulait l'entraîner vers l'écurie, je lui fais un signe pour qu'il s'y rende de lui-même. Brave poney !

Alors qu'on déjeune, les paysans parlent des soucis du coin. Du fait que les orques sortent de plus en plus de la forêt voisine. A cause du dragon qui s'agite selon eux. Puis les gens commencent à parler de leurs familles au lieutenant et aux autres soldats. Je préférais quand on parlait de dragon...

Plus tard, alors que nous rentrons dans un autre village, un nouveau retentissement de cor se fait entendre. Cela doit être leur manière de prévenir tout le monde de potentiels dangers. Je plains ceux qui font la grâce-matinée dans le coin... Puis, soudain, je demande au lieutenant pourquoi il manque un bouclier sur le blason de Dernier Rempart. C'est vrai, le blason est composé de plusieurs boucliers noirs et il y a un trou en plein milieu. Il me dit que c'est à cause de la vieille histoire avec la fameuse liche qui serait enfermée dans le royaume ; pour la vaincre le bouclier d'Aroden aurait été détruit. Du coup il manque un bouclier. Logique !

En milieu de journée nous sommes en vue de Cervais. Le sergent nous sépare en deux groupes pour inspecter les lieux et trouver d'éventuels survivants car, il faut bien l'avouer, il n'y a eu aucun son de cor à notre approche et le village semble bien désert vu de notre position.

Dans un groupe il y aura donc le sergent, deux soldats, le vagabond -dont je ne sais toujours pas le nom- et Mirziki. Dans l'autre Valtyra, la petite chose, Fenrir et les deux derniers soldats. Bon... l'irritante guerrière pour moi, l’intrigante et jolie "humaine" pour l'autre groupe. Pas de bol !

J'avance donc à côté du lieutenant. Prête à en découdre si besoin. Mais j'ai bien peur qu'on ne voit même pas la queue d'un chat dans le coin. Mais, comme pour me détromper, j'entends une flèche traverser l'air. On se plaque tous aussitôt derrière un mur avant d'avancer bien plus prudemment. J'aime pas les archers !

Soudain je vois sortir un orque devant moi. Je lui saute dessus en hurlant de tous mes poumons. Mais, par chance, il pare mon coup avec son bouclier. Puis, l'instant d'après, la lame d'une faux lui traverse le ventre. Mais l'orque est encore en vie. Je profite de son immobilisation pour lui trancher la tête. C'est alors qu'apparaît Mirziki, tâchée de sang. Elle a l'air encore plus cinglée comme ça... Elle se précipite très vite dans une maison pour y affronter un autre orque tandis que je m'escrime à extraire la lame de ma guisarme du corps de l'orque abattu.
Quelques instants après on rejoint l'autre groupe. Fenrir a capturé un jeune orque et l'interroge, en échange d'une promesse de le laisser en vie. Vue la gueule que tire le lieutenant et les soldats à cette annonce, ils ne semblent pas enchantés par l'idée. Mais bon, pourquoi l'orque parlerait-il sinon ?

Le jeune orque parle donc d'elfes avec des épines et une peau marron. Il prétend que lui et son clan ont fui la forêt et qu'il n'est pour rien dans ce qui est arrivé à Cervais. Assez vite, il paraît évident au lieutenant que les villageois sont partis vers l'est, du côté d'un ancien mausolée de l'époque du Tyran qui Murmure -la fameuse liche-, et que quelques-uns, sûrement moins nombreux, sont allés vers la forêt. Helbus -je me rappelle enfin du nom du lieutenant- propose de se rendre du côté du mausolée pour porter secours aux survivants de Cervais. Bonne idée !

Par contre, où se trouve le vagabond ? ...

Helbus voudrait se rendre le plus vite possible au mausolée pour s'assurer que les survivants de Cervais se sont bien rendus là-bas. Mais plusieurs de ses hommes ne semblent pas très chauds à cette idée.

D'ailleurs on vient de remettre la main sur le vagabond. Je remarque enfin qu'il s'agit d'un elfe. Il est un peu étrange. Valtyra profite de la pause pour soigner Fenrir qui s'est fait toucher assez durement durant les affrontements. Mais on ne va pas tarder. Il faut bouger vers le mausolée tant qu'il fait jour. Le mausolée n'est qu'à un kilomètre, on devrait en avoir pour moins de dix minutes de trajet. En avant !

Arrivée devant le mausolée j'aperçois que les portes en pierre de l'entrée sont brisées, ou plutôt trouées, sûrement pour enlever le mécanisme de fermeture. Non loin il y a les reste d'un feu. Alors que j'avance vers la porte, Fenrir signale qu'il vient d'apercevoir une silhouette se faufiler derrière nous. Peu importe. J'avance jusqu'à l'entrée du tombeau et, une fois face à la porte de pierre, je crie "toc toc toc !". J'entends des grognements venir de derrière. Je me mets face au trou pour observer l'intérieur. J'aperçois quelque chose briller. Je m'écarte aussitôt et une flèche siffle non loin de moi. Pfiou !

Fenrir, qui vient de me rejoindre, me demande ma guisarme pour forcer l'ouverture des portes. Je lui donne mon arme et je file à mon poney pour y prendre mes pilums. Cette flemme de Sokett s'est allongé dans l'herbe et semble ne pas se soucier le moins du monde de nos ennuis. Quel veinard !

Je me tiens prête devant l'ouverture du vieux bâtiment. Fenrir commence à utiliser mon arme pour tirer un des battants. Mais... il se l'a fait arracher des mains. Et merde ! Ça commence à grogner de l'autre côté.

Tout le monde commence à se mettre en position. Je me presse pour ouvrir la porte du mausolée et me reculer le plus vite possible. Deux orques se précipitent à ma poursuite. Fenrir se rue à l'assaut et percute un des deux orques. Je me retourne pour éviter d'être juste devant l'ouverture, c'est alors que j'aperçois le vagabond pointer une arbalète sur moi. Je le regarde d'un air mauvais et il baisse son arme. Sage décision !

Fenrir écarte à son tour le combat, les soldats profitent de l'ouverture pour envoyer leurs javelines sur les orques. Le premier orque tombe tandis que son camarade se rue dans ma direction. Je lui lance mon pilum qui s'enfonce lourdement dans son torse. Mais le bestiau continue d'avancer. Puis un autre orque passe devant moi, sûrement pour attaquer Fenrir. Je profite de l'ouverture qu'il laisse pour lui placer un coup qui l'endommage lourdement sur le haut de l'épaule et le cou. L'autre orque est désormais devant moi. Je dégaine ma falcata d'un mouvement vif et je lui tranche le torse. Il s'écroule. Enfin !

Ensuite je dois affronter deux orques. L'un tranche mon armure et une zébrure rouge se dessine sur mon ventre. Rien de grave heureusement. Je fends le crâne de mon agresseur d'un violent coup et je profite de ma position pour renforcer ma défense face à l'autre agresseur. Je pare ainsi facilement son attaque. Je lui place ensuite un coup si violent qu'il tombe à genoux. Les orques cédant du terrain, les soldats en profitent pour enfoncer leurs rangs et tailler les derniers en pièce.

Pendant que je nettoie le sang sur mon arme, les soldats plantent leurs javelines dans le cœur des orques et s'assurent que rien ne vienne à sortir de nouveau du mausolée.
Après quelques soins de Valtyra, nous entrons dans le mausolée. Au milieu du couloir d'entrée une sorte d'autel/cercueil avec tout un tas de niches autours dans lesquelles devaient se trouver des objets. Certains d'entre eux ont été volés. Sur la pierre des gravures expliquent que l'autel est le repos des combattants de la Croisade Étincelante. A l'autre bout de la pièce, une ouverture vers le reste du mausolée.

Nous franchissons trois ouvertures faites au travers de lourdes portes de pierre. Elles ont sûrement été brisées par les orques. Nous débouchons ensuite dans une pièce rectangulaire avec trois gisants en armure. Près des sarcophages se trouvent quelques corps d'orques percés de flèches. Sur notre gauche un couloir barré par une herse. Helbus s'en approche et appelle les survivants.

Après de longues secondes, des gens finissent par répondre aux appels du chef des soldats du Guet des Trois Pins. Les survivants de Cervais nous ouvrent le passage. Nous passons au travers un long couloir entrecoupé de murs défensifs, avant d'arriver dans une grande pièce au centre de laquelle se trouve une immense statue, probablement de Iomédaé. Il s'y trouve aussi une quarantaine de survivants et des réserves de nourriture et d'eau, assez pour tenir un petit siège.

Les survivants nous apprennent que les orques ont capturé pas mal de gens du village. Nous retournons à Cervais.

Une fois au village je présente l'orque captif -qui d'ailleurs n'a même pas profité de l'affrontement avec ses congénères pour nous fausser compagnie- comme étant “Kiki”. Mais il répond aussitôt, dans un commun plutôt clair, que son nom est Gorkil et que seules les femmes peuvent l'appeler “Kiki”. Et moi, je n'en suis pas une ?!?

A Cervais on prend soin de moi et des autres compagnons de mission. C'est cool ! On me fait à bouffer en plus. Et des plats plutôt bons. Pendant la soirée Valtyra aborde le sujet de l'orque capturé et savoir ce que les soldats vont en faire. Helbus annonce qu'il sera amené au Guet des Trois Pins et qu'il y travaillera, y vivra, tant qu'il se comportera bien. Pour ma part j'insiste juste auprès de Gorkil sur le fait que je suis une fille. Il semble plus respectueux envers moi après cette révélation. Il est un peu bizarre quand même...

Le lendemain, le retour vers le Guet des Trois Pins est plutôt calme. Gorkil dit que des rumeurs  circulent sur les villageois capturés et qu'ils seraient emmenés au dragon, peut-être pour servir d'esclaves. Mais il n'en sait pas beaucoup plus car les chamans de son clan interdisaient la capture de villageois.

Retour au Guet des Trois Pins. Le bourgmestre nous accueille et propose de nous accueillir à l'auberge pour nous remercier de notre intervention à Cervais. Helbus nous y remet nos récompenses. Pour ma part il me remet une épée longue de maître artisan, une belle arme, parfaitement taillée pour les combats.

Maintenant que le logement est assuré pour quelques jours, que je vais pouvoir manger gratuitement, et que j'ai bastonné quelques salopards d'orques pilleurs, je vais pouvoir respecter ma règle des trois “B”. Bastonner, baiser, bouffer !