7 - Nid-du-Faucon - Les enfants disparus - Le monastère Nomari

Cirth :

TE 6044, Orhan 4, Aryen 39
Il est dur de trouver le sommeil après les horreurs de cette journée. Nous avons sauvé quatre enfants, mais à quel prix !
Il faut dire que la journée avait commencé bizarrement. Au petit matin nous avons trouvé toutes nos affaires impeccablement rangées, nettoyées et réparées. Quelques babioles avaient cependant disparues et le nomari et le l’humain crasseux se sont querellés à cause de cela.
J’ai été surpris et un peu choqué de découvrir grise-fourrure qui gisait mort dans la pièce du monastère qui lui servait de tanière. Si seulement il avait accepté nos soins !
Ma principale source d’informations n’était plus disponible ainsi nous nous sommes mis à fouiller les lieux. De la bibliothèque il ne reste malheureusement rien d’exploitable. J’ai pu mettre la main sur un petit coffret contenant des pierres précieuses, une hachette magique et un livre de prière à Droskar. J’ai confié le tout au nomari et me suis plongé dans l’étude d’un autel de Torag. Le monument en forme d’enclume géante présente six encoches qui doivent servir à insérer des pierres précieuses. Je n’au aucun idée d’où se trouvent ces pierres.
Tandis que j’examinai l’autel un kobold enragé, celui qui m’a tiré dans le bras il y a deux semaines, a attaqué mes compagnons. La créature à sérieusement blessé deux d’entre eux avant qu’ils ne la maitrisent.
Nous avons bien fait de capturer et d’interroger ce kobold car nous avons appris que les enfants se trouvaient ici. Dans les élucubrations du petit monstre nous avons pu conclure qu’ils ont été emmenés dans les profondeurs pour que le shaman fasse quelque chose avec la « couronne de Merlokrep » et ainsi faire s’éloigner la poisse de la tribu.
Comme tout portait à croire que les enfants allaient être sacrifiés nous nous sommes rués dans les niveaux souterrains. C’est la que tout a commencé à mal tourner. L’humain mystérieux s’est attiré la sympathie de deux esclaves kobolds en les débarrassant de leur geôlier. Quelques instants plus tard il perdait son nez, arraché par une flèche de son compagnon humain qui voulait abattre un rat s’extirpant d’un cadavre.
Il y a ensuite eu cette pièce avec un bassin rempli de sang en ébullition. Rien que d’y penser j’ai encore des haut-le-cœur.
Un peu plus tard nous avons dû combattre une créature faite de gelée caustique. Le nomari et la guerrière ont du sacrifier leurs armes pour l’abattre.
Finalement nous sommes tombés sur deux des enfants. Pour les rejoindre nous avons du massacrer les kobolds qui les encerclaient et se faisant nous avons récolté d’autres entailles. Nous n’avons rien pu faire pour sauver un étrange petit homme qui a protégé les enfants de son corps. Kimi, la jeune fille m’a appris que l’un de ses compagnons venait de s’enfuir non loin d’ici. J’ai donc tout naturellement pressé le pas jusqu’à l’ossuaire où il s’était retranché. Alors que je me ruais vers le jeune enfant des squelettes se sont animés et m’ont bombardé de projectiles. Mes compagnons tardaient à arriver alors j’ai saisi le garçon terrifié et l’ai emporté vers la porte. J’ai trébuché et heurté le sol avec violence, mais j’ai pu me relever, quitter la pièce et condamner les lieux avant que les morts-vivants n’en sorte. Visiblement ils n’ont pas les moyens d’en sortir par eux même.
Kimi, la petite humaine, a entrepris de nous guider vers ses deux autres compagnons. Quand nous avons dévié de son itinéraire nous sommes tombés sur quatre abjects morts-vivants. Nous nous en sommes débarrassés à l’issu d’un combat terrible pendant lequel la guerrière, le nomari et l’humain mystérieux ont reçu de sérieuses blessures.
Sur le cadavre d’un nomari scellé de l’intérieur dans une geôle j’ai découvert un anneau magique mais je n’ai pas jugé convenable de l’en dépouiller.
D’autres kobolds nous attendaient en embuscade dans la pièce suivant. J’ai abattu leur chef d’une flèche surchargée d’énergie runique. Mes compagnons se sont occupés des autres mais encore une fois, pas sans être blessés à leur tour. C’était la dernière fois que je parlais à trois d’entre eux.
Après avoir traversé à l’aveuglette un couloir empli de fumées noirâtres et chaudes nous sommes arrivés dans une grande forge. A coté d’un bassin de magma se trouvait une créature faite de la plus noir des fumées et entourée de chaînes. Emmailloté dans d’autres chaînes un des enfants disparus attendait, muet de terreur, que la monstruosité daigne s’intéresser à lui. Certains d’entre nous ont chargé le monstre tandis que ses chaines, comme douées d’une vie propre, fendaient l’air et qu’un nuage de cendres brulantes se rependait dans l’air. D’autres sont partis vers l’enfant.
Quand j’ai vu le nomari et l’humain mystérieux gisant au sol, terrassés par le monstre, j’ai commencé à organiser le repli. La guerrière est morte en couvrant notre fuite…
Nous avons rejoins la queue entre les jambes l’abri des bois. La jeune Kimi nous assomme d’insultes et de protestations de rage. C’est mortifiant de l’admettre, mais nous ne pouvons rien pour son dernier compagnon. Quatre de sauf c’est déjà ca. J’essaie de me répéter que quatre vies d’enfants sont sans doute plus importantes que trois d’adultes.
Je vous ai failli et je m’en veux cruellement. Je n’ai pas sur me rendre utile, je n’ai pas su quoi faire. Vous m’aviez donné vos noms et par respect je ne les avais pas acceptés. Je faisais sans doute fausse route…
Adieu donc à toi Nomari atypique, je me souviendrai de ton courage et de ton dévouement au groupe, si jeune soit-il. C’est avec tristesse que je me rends compte que je ne sais ni d’où tu venais ni pourquoi tu étais la. Au moins as-tu disparu dans cette fumée dans laquelle tu aimais tant te baigner.
Adieu à toi aussi guerrière tombée d’un arbre. Tu es à ce jour la mortelle la plus forte que j’ai croisé. Toi non plu je ne sais pas d’où tu viens et pourquoi ces accès de terreur te prenaient. Je suppose que cette mort était digne pour une combattante.
Enfin adieu à toi l’humain mystérieux. Je ne me suis rendu compte que sur le tard que tu manipulais toi aussi la magie. Pourquoi en faisais-tu tant de mystère ?
Je commence à comprendre pourquoi les mortels sont si différents. Leur monde n’a rien à voir avec le notre. J’espère que je serai capable de m’y adapter.

Kementari :

Nous prenons l’escalier descendant dans les souterrains nomari. Je n’aime pas descendre sous terre, ça m’angoisse mais je n’ai pas trop le choix. La première pièce est curieuse, il y a des pierres travaillées ainsi qu’une énorme pierre brute au centre. Deux kobolds nous attaquent alors que deux autres, nus et lacérés, restent terrés derrière cette pierre. Ces derniers s’avèrent être des esclaves et s’amourachent d’Astorias après qu’il leur ait donné un jambon. Ces créatures sont répugnantes.
Les bizarreries vont ensuite s’enchaîner : d’un côté il y a une pièce avec un immonde bassin rempli de sang en ébullition et de l’autre, un couloir avec une armure nomari à l’aura verte qui flotte dans le vide. On change d’itinéraire et nous nous retrouvons face à une masse translucide qui avance vers nous. Darek enfermera l’humain sale alors que cette chose est sur nos traces sans que j’en comprenne la raison mais cela est secondaire vu le contexte ! En dépit de nos esquives répétées au travers des différents couloirs, le combat devient inévitable. J’attaque avec mes pierres, Darek et Almandrina se lancent dans la mêlée mais y perdent leurs armes qui sont comme aspirées par ce cube gélatineux qui les transporte dorénavant en son sein.
Plus loin, nous nous trouvons nez à nez avec six kobolds qui retiennent deux enfants. Mon ami elfe en trouvera un troisième un peu après.

La suite de notre exploration souterraine ne sera pas plus sereine. Un nain goule s’en prendra à nous, blessant sévèrement nos combattants et mordant Almandrina et l’homme sale. J’ignore si mes soins suffiront à les guérir de cela… Ce dernier n’a pas été si perturbé de cela puisqu’il avait suffisamment les idées claires pour dépouiller le squelette d’un nomari reposant ici depuis un certain temps.
La pièce suivante, une salle de prière, nous imposera un combat qui aurait pu être rude si nos attaques n’avaient pas été particulièrement précises. Cela m’a donné l’occasion de voir qu’Astorias était en fait un utilisateur de magie puisqu’il a fait s’enflammer le chef kobold ! Darek a cependant été une nouvelle fois blessé et je l’ai soigné au mieux. Ces enchaînements de blessures nous affaiblissent et m’inquiètent mais nous devons continuer pour les enfants.
Nous arrivons ensuite à un cul-de-sac, la seule poursuite possible consistant à descendre dans un puits. Je déteste l’idée de descendre encore plus sous terre avec un moyen aussi dangereux à emprunter, dans un sens ou dans un autre.
En bas, il y a un couloir enfumé où il fait chaud. On entend au loin le bruit d’un soufflet. Je n’aime pas ça… Nous arrivons à l’entrée d’une grotte avec une grosse enclume en son centre sur laquelle est ligoté un enfant avec une chaîne : Jurin. A proximité, il y a une immense créature de fumée, couverte de chaîne, surnommé « l’horreur de la forge ». Règne une immonde odeur de chair brûlée. Un rude combat a ensuite lieu, Almandrina, Darek et Artorias s’en prennent frontalement au monstre, je les aide à distance. Mais c’est déséquilibré, nous n’arrivons à rien. Je vois impuissante la créature happer mes trois compagnons avec ses chaînes et les trainer vers la forge. Ce moment est comme hors du temps, j’aperçois l’homme sale avec un enfant dans les bras courir à contre-sens, j’entends des bruits derrière moi, des pas qui s’éloignent, je reste comme figée par ce macabre spectacle, cette immonde créature qui emmène les corps sans vie de mes amis. C’est une voix familière qui me sortira de cette torpeur, me commandant au repli. L’homme sale est déjà parti mais mon ami elfe qui était resté en arrière avec les enfants me crie qu’il faut partir. Je le suis, je ne sais plus quoi penser ou ressentir, mes jambes me portent hors de cet enfer souterrain.
Elles finiront par me ramener physiquement saine et sauve à Nid-du-Faucon.
Je reprendrai conscience au fur et à mesure que nous remettrons les enfants à leurs parents. Les parents de Kilani et de Jurin seront particulièrement reconnaissants. Ce sera à peine le cas de Savaros, le père de Savram, qui va finalement nous ignorer ce qui affecte clairement le garçon. Nous apprendrons plus tard que Savaros est un nécromancien membre du consortium dont un dénommé Creed (protecteur d’un réseau de prostitution) est à la tête et fait sa propre loi à Nid-du-Faucon. Kimi sera furieuse, retenant uniquement notre échec à sauver Jollin, le cinquième enfant enlevé. Mon cœur est beaucoup trop meurtri pour que cette attitude m’apporte une blessure supplémentaire.
Nous serons reçus par Deldrine Balesson, le prévost, qui trouvera un intérêt chez nous bien que restant sceptique compte tenu du fait qu’il pense que nous sommes sous la protection de Creed. Plus tard, nous assisterons au loin à une altercation entre Deldrine et Kabrane « œil sanglant », l’homme de main de Creed. Il y a clairement des problèmes politiques ici mais j’ai un lourd deuil à porter pour le moment.

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Gurtlekep
Le héros Kobold, Gardien de l'escalier, Tueur de femelle et mangeur d'hirondelle !!!

L’horreur de la forge
L’odeur étouffante de l’acier en fusion mêlée à celle de
la chair et des cheveux brûlés arrive avec une bouffée
de vent répugnante. L’écho des chaînes résonne
sinistrement. Un nain imposant couvert de chaînes
s’approche. Son visage, ses mains et son corps sont
parsemés de crochets chauffés à blanc et de lame de
rasoir à moitié fondues. Un panache noir s’élève de
sa barbe fumante et encadre son monstrueux visage
déformé d’un halo de ténèbres formé de cendres.
Cette chose tourmentée lève un marteau de fer noir
et charge tandis que les chaînes qui l’enveloppent
s’animent comme des serpents de métal.