14 – Nid-du-Faucon – La foire de Quinn, « ce n’est pas parce que c’est bon qu’il faut en manger ! » (scénario de Noël)

Attention, scénario plutôt glauque !

Le temps passe plutôt calmement à Nid-du-Faucon. Un groupe d’une trentaine de caravanes est arrivé aux abords de la ville, il s’agit de la foire de Quinn.
Mais ce qui m’interpelle véritablement, ce sont les vents froids d’hiver qui soufflent encore alors que ce dernier est fini. Il y a du givre partout et l’écume de la rivière est gelée. Ce n’est pas normal et bien que personne n’attache en général grande importance à ces appels de la nature, nous devrions pourtant prendre garde.
J’aimerai faire des recherches par rapport à ce phénomène mais les villageois me sollicitent constamment à l’herboristerie et je n’ai que peu de temps pour moi. Mais je ne peux pas les renvoyer, ils sont si faibles et ont une vie si fragile.
On m’indique que la foire est composée des stands suivants :
- course de traineau de M. Sathelbry ;
- ménagerie des monstres ;
- énorme roue en bois de 5m ;
- tente de la bière ;
- peep show ;
- concours de tarte ;
- les merveilles de l’ingénierie moderne ;
- labyrinthe de glace.

Je finis par décider de fermer l’herboristerie en attendant de trouver un remplaçant. A peine la clé tournée, j’entends un loup hurler en provenance de la foire et m’y dirige. Je croise Cirth et William qui s’y rendent également. Cette foire rencontre incontestablement un grand succès car l’accès se fait par une file d’attente de vingt minutes, ce qui semble long aux humains la composant.
Une fois à l’intérieur, Nel nous rejoint. Une nouvelle fois, il est sale et sent fort mauvais. Je ne comprends pas son système d’hygiène. J’en ai parlé à Cirth mais ça lui échappe aussi.
Quoiqu’il en soit, nous décidons de nous rendre dans « l’antre des monstres ». Il y a plein de choses étranges ici : une avaleuse de sabre, un homme aux 1.000 sutures, une espèce de fœtus de 60 cm dans un récipient rempli de liquide jaune et fermé à clé. D’ailleurs, le tenancier de cet endroit va jeter un homme à l’intérieur et l’enfermer. Contre toute attente, ce spectacle dérangeant ne deviendra pas macabre puisqu’il ne se noie pas… Dans un autre coin, deux torves sont vétûs de tutu roses, elles sont aveugles, piétinent sur place et récitent un texte appris par cœur lorsqu’ils entendent le bruit des pièces de monnaie. Ce texte parle d’abandonner le froid et de rester dans leur froid. C’est un spectacle affligeant, pauvres créatures… Nous croisons également une femme obèse, une cage en verre avec un homme « empoisonné » par des serpents hautement venimeux. A côté, je vois une petite fille avec une tête de chien qui est attachée sur une estrade. Elle tend la main vers moi et lorsque je m’approche, elle me glisse discrètement une bobine de fil et une aiguille. Notre début d’échange sera interrompu par l’arrivée d’une créature avec deux têtes dont l’une est décapitée. Le dernier spécimen est un minotaure du nom de « Gradzzal » en bonne condition physique dans une grande cage. Nous finissons par quitter cet endroit sinistre ce qui me fait du bien car je me sentais plus que mal ici.
J’accompagne Cirth qui veut s’inscrire à un concours d’archerie. Après cela et alors que nous arpentons les allées, je vois un gamin filer entre deux tentes. J’attire Cirth et on le suit discrètement. Il y a une fille dans ses bras qui se débat. Il nous voit, la lache et elle s’enfuit. Il me dit de partir car cet endroit est interdit aux « Gadjo », je ne sais pas ce qu’il veut dire…
La nuit commence à tomber et Cirth veut aller voir Viscola, la diseuse de bonne aventure. Je ne comprends pas pourquoi il veut faire ça mais bon. Nel fait le mendiant. Cette attente dure et n’est pas vraiment passionnante. Il y a des bruits bizarres qui sortent de la tente de Viscola.
D’un coup, Anca part dans un bosquet. Je m’aperçois qu’il est en fait à la poursuite d’une renarde. Je le suis à distance pour garder un œil sur lui. Une lumière bleue apparaît et se développe. Une voix nous dit ne pas nous vouloir de mal. Une femme mesurant 1m60 se matérialise devant nous, elle est nue et semble presque avoir des ailes. Elle nous explique venir du premier monde. Ils nous observent depuis plusieurs âges, ils nous ont vus massacrer leur monde. Elle est en colère et va nous faire payer. Elle parle ensuite de bise glaciale et d’un cavalier glacé qui lui jura d’avoir sa vengeance. Elle dit avoir peut être eu tord. Lorsque cet homme arrive, le peuple change et tout est transformé en glace, oubliant tout ce qui existe sauf la haine. Ils viennent ici, à la foire, pour nous massacrer. Elle nous explique que celui qui peut nous sauver est malheureusement piégé dans les liens de l’amour (typique humain ça…). Elle nous tend alors une fiole. Pour nous diriger un peu, elle nous indique que le cavalier se reconnaît à la fleur de glace qu’il porte. Il faut briser le cristal qui est l’œil du ravissement. Nous buvons ensuite chacun une dose de la fiole et la femme disparaît.
Cette expérience est dérangeante et particulièrement inquiétante, comme si l’ambiance générale ne suffisait pas. J’aurai peut être mieux faire de rester à l’herboristerie en fait…
Mais maintenant que nous sommes mêlés à cela, nous n’avons plus vraiment le choix. On retourne donc à la foire et cette fois, un tout autre spectacle s’offre à nous. Il y a toujours beaucoup de personnes et files d’attente. Mais plusieurs dizaines d’entre-elles meurent sur chaque stand. Personne ne semble s’en rendre compte puisque les files continuent ! La musique est effroyable. Je me sens vraiment mal, je veux partir en hurlant. Cirth sent mon malaise et me dit de rester naturel. Ça va être vraiment une épreuve pour moi, surtout qu’Anca est resté avec sa nouvelle amie dans la forêt et ne peut donc m’apporter de réconfort ! Je regarde alors une nouvelle fois autour de moi.
Les hommes se transforment en arbres et les survivants se lancent dans un concours de bûcherons. Barbarie à double titre, ils « s’amusent » à abattre des arbres ! et en plus ce sont en fait d’autres humains ! Les monstres de l’antre ont disparu, la cage du minotaure est vide. Nel me montre son bras, il a la peau qui se transforme en écorce et commence à paniquer lorsqu’il pense à la véritable consistance des bières qu’il a bues plus tôt dans la journée. Je suis au beau milieu d’un véritable cauchemar. Je commence à prendre la sortie de ce lieu macabre. Un petit singe au milieu de la route bloquée par une grande boîte me tend une petite boîte. A l’intérieur, il y a un personnage qui sort sur un ressort avec une chanson sur une culotte déchirée. Cirth me dit de la recoudre, ce que je fais. Je referme ensuite la boîte. Quand je l’ouvre à nouveau, elle est vide. Lorsque je lève les yeux, la grande boîte est également vide. Nous retournons en ville, j’ai besoin de me changer l’esprit et de me reposer. Alors que je tente de méditer, Cirth me rejoint et s’assoit à mes côtés. Il veut m’apprendre une rune particulière. C’est à la fois inquiétant et rassurant, c’est une rune de résurrection à utiliser « quand tu le jugeras nécessaires si je ne suis pas en capacité de le faire ». Je ne sais pas trop quoi en penser.
On décide quand même de retourner à la foire, on ne peut pas laisser ce massacre avoir lieu sans tenter quelque chose. On nous indique que le « spectacle de Quinn » va commencer. Puisqu’il s’agit de la foire de Quinn, nous pourrions éventuellement apprendre quelque chose sur lui et toute cette mascarade. Un demi-elfe, vêtu de gris presque noir s’approche de la foule qui l’acclame. Il a deux lames elfiques et semble ne pas subir l’illusion générale car il évite la multitude de cadavre qui jonche le sol. Il fait une démonstration avec ses lames, très bien réalisée. Pourtant, il semble déprimé, il a beaucoup de tristesse dans son regard. On décide de le suivre dans sa tente. Il nous parlera alors de Namdrin, sa femme. Le cavalier a emprisonné son âme dans une fleur en cristal pur. Un de se sous-fifre, « Cuistre », la détient, c’est une sorte de farfadet à la peau bleue-grise qui fait exécuter les ordres du cavalier. Il nous apprend que la fée torturée du peep-show est la sœur de quelqu’un d’important (sans doute de la reine des fées !). La faiblesse des petits monstres est que ce sont des êtres du froid et féérique.
Nous partons ensuite en direction de la grande roue et mettons en œuvre un plan pour la détruire, notamment grâce au courage de Cirth qui est montée à l’intérieur et l’a détruite avec une baguette.
L’étape suivante consiste à nous rendre au stand des machines pour attirer l’attention de Cuistre qui se trouve à la sortie de ce circuit. Lorsque l’on tombe sur lui, il se transforme instantanément en autruche et s’enfuit. On le chasse. Cirth le cloue au sol avec ses flèches et récupère notamment son pendentif. Pendant ce temps, nous croisons le chemin d’un cavalier monté sur un élan mort-vivant. Ils sont apparus sur le lac et d’eux émane une vague de froid. C’est indubitablement le cavalier glacé ! Il se rue sur nous et nous attaque. Je subis alors des assauts particulièrement violents et l’élan m’envoie au sol d’un coup de ses bois. Mais le coup qui me fera le plus de mal me tombera dessus alors que je suis à terre, particulièrement faible et que se jettera sur moi… mon très cher Anca. J’ai à ce moment le cœur brisé et cette douleur couvre largement celle des fractures que je porte. C’est totalement incompréhensible et je ne comprends pas sa haine et les raisons de cette punition. Il me mord à plusieurs reprises et alors que mon choc s’estompe, je vois son regard. Il est différent, à la fois vide et plein de colère. J’aperçois quelque chose d’autre. Il porte un collier. Je parviens à endormir Anca en usant de ma magie et je lui arrache le collier, sans vraiment comprendre quel instinct me pousse à ce geste. Je me sens alors complètement démunie, Anca est endormi à côté de moi, les crocs souillés de mon sang, je suis clouée au sol par la douleur physique, je vois William recevoir de violents coups et Cirth qui attaque le cavalier. Je suis impuissante et me sens perdue. Et puis William tue l’élan, Nel s’approche de moi, me fait reprendre pied et me demande de le soigner. Me sentant utile et revigorée, je me redresse et surmonte ma douleur pour l’aider. L’élan à terre, Cirth brise le cristal de glace devant le cavalier et Quinn qui nous a rejoints et semble mortellement blessé. Le cavalier est furieux et tente de se jeter sur Cirth. Je lance mon bâton pour aider mon ami dans une ultime attaque et parvient à briser le bras de son assaillant. La situation est plus que critique, je commence à me demander si nous n’allons pas tous mourir ici, dans cet endroit sordide. D’un coup, la reine des fées apparaît, il s’agit de la femme qui nous a donné la fiole dans la forêt. Elle enlace le cavalier et ils disparaissent ce qui a également pour effet de faire cesser les vents du Nord et de faire disparaître l’illusion.
Nid-du-Faucon est dévasté tant par la vision de ce spectacle que par le nombre de ses morts qui est d’environ 500 personnes.
Entre la maladie, les méfaits des kobolds et cela, ce village n’a pas visiblement pas de bonne étoile ou alors cette dernière le punit de faits passés. Je suis triste pour eux mais la nature a toujours ses raisons. Peut-être est-ce dû en partie à la déforestation à laquelle les villageois se livrent depuis des années ? Quoiqu’il en soit, l’esprit des humains étant ce qu’il est, les habitants associent leur malheur à notre présence et nous font comprendre que celle-ci n’est plus souhaitée. Il nous faut partir. Je n’aime pas l’idée car depuis que nous sommes sortis du temple souterrain où s’était réfugié Merlokrep, Cirth m’a appris qu’il y avait subi une malédiction. Le fait de quitter cet endroit va mettre un terme à mes recherches. Je ne parviens presque plus à dormir depuis que Cirth m’a expliqué son mal. Il n’a pas voulu me donner de détails et c’est bien cela qui m’inquiète. Une vie elfique est précieuse et pour je ne sais quelle raison, celle de Cirth m’importe encore plus. Je me sens désespérée. Lorsque j’ai quitté la forêt d’Emeraude, je n’imaginais pas pouvoir être habitée par tant de tristesse.
Durant la dernière nuit avant notre départ et alors que je cherchais vainement le sommeil, une lueur bleue a jailli devant moi et la reine des fées est apparue. Elle m’a proposé un service, quel qu’il soit, une protection, une guérison, une solution… Ma réponse était une évidence, je lui ai demandé de soigner Cirth de sa malédiction. Elle m’a alors souri, m’a tendu une fiole et s’en est allée. Curieusement, j’ai trouvé le sommeil juste après cette rencontre féérique.
Le lendemain, j’ai accouru auprès de mon ami et lui ai demandé de boire ladite fiole, ce qu’il a fait sans poser de question. Je ne peux pas douter de la reine des fées, aussi, j’ai souri, soulagée qu’il soit guéri, et suis repartie faire mes affaires.
Avant de partir, je devais faire une dernière chose. J’ai trouvé Anca qui était parfaitement remis de la possession qu’il avait subi et lui ai posé ma question : « Anca, veux-tu partir avec moi ? » alors que je m’attendais à une longue conversation comme on en avait l’habitude, il est venu contre moi, s’est affectueusement frotté contre moi et m’a répondu : « Bien sûr ! »
Cirth sauvé et Anca à mes côtés, je quitte Nid-du-Faucon le cœur un peu plus léger.

Le cavalier de glace chevauchant son élan mort-vivant

Mathieu/Nel convaincu par son loot de Noël!

En fait, c'est le stand du peep show et tous les PJ/PNJ.
On notera la présence du désormais célèbre pénisson!!